Fabius à Alger confiant d’un nouvel élan dans les liens franco-algériens

Fabius à Alger confiant d’un nouvel élan dans les liens franco-algériens

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius s’est déclaré lundi confiant que sa visite donnera un nouvel élan aux relations avec l’Algérie, à l’occasion d’une visite à l’Institut Français d’Alger (IFA).

e ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a été reçu lundi par le président Abdelaziz Bouteflika au cours de sa première visite à Alger, axée sur la relance des liens des deux pays et la crise au Mali.

Ce séjour entamé dimanche « se passe très bien », a-t-il dit à l’AFP. « Ma visite a pour objectif de donner un nouvel élan à nos relations. Je pense que ce sera le cas », a ajouté M. Fabius qui est le premier membre du gouvernement de François Hollande à se rendre dans un pays arabe.

M. Fabius a été reçu en fin de matinée par M. Bouteflika avant de déjeuner avec lui.

« Je connais bien le président Bouteflika pour lequel j’ai beaucoup d’estime. Il a beaucoup d’expérience », a estimé M. Fabius.

« J’attends de discuter avec lui des relations de l’Algérie et de la France et puis également de questions internationales puisqu’il a une grande expérience de tout cela, je lui passerai un message d’amitié de François Hollande et on va discuter de l’avenir », a déclaré M. Fabius.

M. Fabius a été notamment Premier ministre de François Mitterrand. Abdelaziz Bouteflika, président depuis 13 ans, a dirigé durant plus de 15 ans les Affaires étrangères de la jeune nation algérienne, depuis son indépendance de la France en 1962.

Parfaitement francophone, M. Bouteflika, 75 ans, connaît bien l’ancienne puissance coloniale.

Concertation soutenue sur les sujets sensibles

Dans un rare commentaire, le quotidien gouvernemental El-Moudjahid relevait lundi un changement très net du climat franco-algérien depuis l’élection du socialiste français à la présidence.

Outre le contenu chaleureux des messages échangés pour les 50 ans de l’Algérie, le 5 juillet, et la fête nationale française le 14 juillet, le journal a souligné « l’importance qu’accordent les autorités françaises à notre pays avec lequel la concertation est soutenue notamment sur des questions sensibles comme la recherche d’une solution au problème du Mali ».

Ce problème a dominé les entretiens la veille de M. Fabius et de son homologue Mourad Medelci.

Les positions des deux pays ne sont pas très éloignées.

Tous deux insistent sur la constitution d’ »un véritable gouvernement au Mali qui puisse prendre ses responsabilités », selon les mots samedi de M. Hollande. Tous deux considèrent aussi que c’est aux « Africains eux-mêmes d’organiser le soutien au Mali ».

Mais Paris voit en l’Algérie, puissance régionale, une capacité d’intervention militaire, le cas échéant, pour aider au rétablissement de l’autorité de Bamako dans le nord et neutraliser les islamistes.

Sans rejeter une option militaire, Alger, consulté depuis des semaines par les Africains et les Occidentaux sur le Mali, s’ancre pour l’heure dans la diplomatie.

Au-delà, quelques autres nuances séparent les deux pays, notamment sur l’appréciation des parties au nord du Mali.

Paris rejette les mouvements islamistes, dont Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), allié d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et dirigé par un Touareg qui a vécu en Algérie, Iyad Ag Ghaly. Il est partisan d’une stricte application de la Charia au Mali.

Mais ce dernier a au moins l’avantage de soutenir l’unité du Mali, affirment les experts algériens, en phase avec une opposition mondiale à la division de ce pays sahélien.

Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui s’affirme dissident d’Aqmi, et ce dernier, détiennent par ailleurs en otage six Français, sur neuf Européens. M. Medelci a confirmé lundi que trois des sept Algériens du consulat de Gao, enlevés le 5 avril, avaient été libérés.

Un total de 16 étrangers restent otages, apparemment dans le nord du Mali.