F. Hollande appelle au «dialogue» Les Touareg faussent les calculs des «interventionnistes»

F. Hollande appelle au «dialogue» Les Touareg faussent les calculs des «interventionnistes»

L’intervention militaire au nord du Mali est-elle inévitable ? La réponse est probablement «oui» mais les modalités restent très compliquées vu les enjeux de cette zone sensible. Car si tout le monde est d’accord pour mettre fin à la montée de l’activité terroriste dans cette région, les risques de l’usage de la force seront plus importants pour les pays voisins, dont l’Algérie.

En attente d’une intervention militaire qui n’est pas pour demain, un nouvel élément vient s’ajouter au contexte dans le quel l’intervention se prépare.

Il s’agit de la position des Touareg issus du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du groupe Ansar Eddine. Ces derniers vont entamer dans les prochains jours un dialogue avec le médiateur de la Cédéao à Ouagadougou sur la crise malienne.

Cette évolution dans la position des Touareg du Mali intervient au moment ou l’Union africaine presse les autorités maliennes de transition à installer «une structure pour un dialogue entre Bamako et des groupes armés du nord du Mali».

A ce propos, le Haut Représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, a indiqué jeudi dernier que «le dialogue inter-Maliens se fera avec les groupes, les mouvements rebelles maliens qui acceptent les principes de l’unité nationale, l’intégrité territoriale mais aussi la laïcité de l’Etat», allusion faite à Ansar Eddine et au MNLA.

Dans ce contexte, un haut responsable de ce groupe avait annoncé jeudi dernier que des «discussions formelles» devraient s’ouvrir «dans les prochains jours» entre les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et Ansar Eddine.

Pour sa part, le coordinateur diplomatique du MNLA en Europe, Mossa Ag Attaher, parlant du renoncement du groupe Ansar Eddine à la charia, a déclaré : «Nous prenons acte de cette évolution positive et très encourageante».

A ce titre, il a ajouté : «Des discussions formelles avec Ansar Eddine vont avoir lieu dans les prochains jours afin que les forces vives de l’Azawad parlent d’une même voix pour aller à des négociations politiques».

Pour rappel, mercredi dernier, Ansar Eddine s’est dit prêt à renoncer à imposer la charia dans tout le Mali et s’est déclaré favorable à mener des négociations avec les autorités maliennes pour «se débarrasser du terrorisme et des mouvements étrangers».

Ainsi, ce groupe veut s’inscrire au premier rang dans la lutte contre le terrorisme au nord du Mali. Il faut dire que le conflit malien n’est plus un problème africain. D’ailleurs l’ONU s’est impliquée pleinement, en plus du forcing mené de la France qui favorise la guerre contre les groupes terroristes qui occupent le nord du Mali depuis maintenant plus de sept mois.

Cependant, Paris semble décidé à assouplir sa position en donnant une chance au dialogue, notamment avec la position d’Ansar Eddine, sachant qu’Alger avait déjà appelé à ne pas mettre dans le même panier les groupes activant dans cette région et laisser toutes les chances au dialogue. Toutefois, Paris a demandé que les déclarations d’Ansar Eddine «soient suivies d’effets» et que le groupe islamiste «rompe ses liens avec les organisations terroristes».

«Ce que nous voulons, c’est que les déclarations soient suivies d’effets, que la vie des populations sur le terrain s’améliore et que les exactions cessent», a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, lors d’un point de presse. Jeudi dernier, le président français, François Hollande, a appelé le président malien Dioncounda Traoré à intensifier le dialogue avec «les représentants des populations du Nord de ce pays qui rejettent le terrorisme».

Dans un entretien téléphonique avec M. Traoré, il a rappelé le souhait de la France qui est pour que «le dialogue politique s’intensifie entre les autorités maliennes et les représentants des populations du nord du Mali qui rejettent le terrorisme ». Pour Hollande, «l’accélération du dialogue doit accompagner la progression des efforts africains de planification militaire».

Le président français a aussi confirmé à M. Traoré la volonté de la France pour qu’«une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies puisse être adoptée avant la fin de l’année pour autoriser le déploiement d’une force africaine au Mali, ainsi que le demandent explicitement la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine».

N.C.