Trois morts, 176 blessés dont 17 dans un état critique. Tel est le bilan de l’explosion de 2 bombes, près de la ligne d’arrivée du marathon annuel de Boston qui rassemble des milliers de personnes. Aucune piste n’est privilégiée par les autorités américaines qui mettent le paquet dans l’enquête. C’est le plus grave attentat aux Etats-Unis depuis les attentats du 11 septembre 2001. Les 2 explosions ont eu lieu à quelques secondes d’intervalle, à une date symbolique pour Boston, «le Patriot’s Day». Des témoins parlent de corps démembrés, de bras et de jambes éparpillés, sous l’effet du souffle des explosions.
Les bombes auraient été placées dans des poubelles alors que des milliers de personnes étaient présentes pour encourager 26.000 marathoniens. Les bombes ont explosé deux heures après l’arrivée du vainqueur du marathon, l’Ethiopien Lelisa Desisa, mais il y avait encore beaucoup de coureurs qui n’étaient pas encore arrivés.
Le choix du lieu et du moment était clairement destiné à causer le maximum de victimes. L’état critique de 17 personnes blessées fait craindre un alourdissement du bilan des décès, dans les heures qui viennent. C’est «un acte lâche» a déclaré le District Attorney de Boston. Les autorités de Barack Obama, au niveau fédéral tout comme au niveau de l’Etat du Massachussetts local, se sont abstenues de se prononcer sur l’identité ou la nationalité des auteurs présumés de l’attentat. «Nous ne savons pas encore qui a fait ça et pourquoi et les gens devraient se garder de tirer des conclusions, avant que nous ayons tous les faits» a-t-il déclaré, dans une allocution télévisée. « Mais que personne ne s’y trompe: nous irons jusqu’au bout de cette affaire
Tous les individus responsables, tous les groupes responsables, éprouveront tout le poids de la justice». Toutes les ressources ont été mobilisées pour une enquête supervisée par le FBI.
Des appels ont été adressés à ceux qui étaient présents pour donner les films et les images qu’ils ont prises, avant et après l’attentat.
QUI?
Les appels à la prudence des autorités n’empêchent pas les spéculations sur les auteurs de l’attentat. Deux grandes hypothèses émergent, sans surprise, celle des djihadiste d’Al-Qaïda mais également celle d’extrémistes américains sur le modèle d’Oklahoma city. Les médias américains se sont emballés sur la piste d’un Saoudien qui aurait été arrêté. Mais la rumeur a été rapidement démentie par la police de Boston qui a annoncé qu’il n’y avait pas de suspects détenus. Il y a bien eu un Saoudien muni d’un visa étudiant qui a été interrogé, à un moment, dans les locaux de la police, mais il n’était pas un suspect. En réalité, de nombreuses personnes ont été interrogées. Les autorités ont également démenti l’explosion d’autres bombes. «Il est important de clarifier le fait que deux engins explosifs seulement ont été trouvés, hier, près de la ligne d’arrivée du marathon annuel de Boston et qu’aucun autre engin explosif n’a été retrouvé par la suite», a déclaré le gouverneur Deval Patrick, Gouverneur du Massachussetts. Officiellement aucune piste n’est privilégiée alors que les dispositifs de sécurité ont été renforcés. L’attentat n’a pas été revendiqué, ce qui laisse ouvertes toutes les hypothèses. Un attentat mené par des activistes d’extrême-droite est une piste, dans un contexte où l’Administration américaine a des velléités d’agir sur la question sensible des armes. Des médias américains relèvent que la date du «Patriot’s Day» est significative pour l’extrême droite. La tuerie du ranch de Waco, l’attentat d’Oklahoma City et la fusillade de Columbine ont eu lieu durant les jours du «Patriot’s day». Al Qaïda reste, aussi, une piste très avancée. C’est «l’ennemi principal» des Etats-Unis et l’attentat de Boston a immédiatement fait rappeler ceux du 11 septembre 2001.