Extension d’Erasmus+ : Bruxelles veut inclure l’Algérie, la droite française s’y oppose

Extension d’Erasmus+ : Bruxelles veut inclure l’Algérie, la droite française s’y oppose
L’Union européenne veut ouvrir Erasmus+ à l’Algérie et à d’autres pays méditerranéens. Une décision qui fait bondir la droite française, vent debout contre le projet.

La Commission européenne, par la voix de sa vice-présidente Kaja Kallas, envisage d’élargir le programme Erasmus+ aux nations du Pacte pour la Méditerranée. En France, la polémique enfle déjà en raison de cette extension qui ouvrirait le programme d’échanges universitaires à dix nouveaux pays, parmi lesquels : l’Algérie, la Palestine et la Syrie.

L’objectif de cette extension est de favoriser un environnement plus intégré et inclusif dans la région. Le nouveau projet, destiné à relancer la coopération entre l’UE et les pays de la Méditerranée non-européens, reposera sur deux axes majeurs :

  • Un dialogue de haut niveau sur l’enseignement supérieur ;
  • L’élargissement du célèbre programme Erasmus+ (soutien à l’éducation, à la formation, à la jeunesse et au sport) aux partenaires au sud de la Méditerranée.

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Les Républicains s’opposent à l’extension du programme Erasmus + à dix autres pays

Face à l’initiative de la Commission européenne, le chef de file des députés LR au Parlement européen, François-Xavier Bellamy, et sa collègue Céline Imart, sont passés à l’action. Ils multiplient vidéos et communiqués et ont lancé une pétition pour stopper ce projet.

Le député européen critique « la modification profonde de la nature d’Erasmus+« . Conçu initialement pour la mobilité des étudiants européens partageant des modèles académiques convergents, le programme, selon Bellamy, « perdait son sens en s’ouvrant à des systèmes extérieurs à l’Union européenne« .

De plus, le député accuse certains pays cités dans le document d’être « autorités et instables« . Il mentionne explicitement la Libye, la Syrie, la Palestine ou encore l’Algérie, qu’il juge « hostile aux intérêts français« . François-Xavier Bellamy dénonce aussi une incohérence de la Commission qui, en suspendant sa coopération avec certaines institutions hongroises tout en s’ouvrant à Gaza, semble considérer que les valeurs européennes sont « mieux respectées à Gaza qu’à Budapest« .

L’Algérie pointée du doigt par les Républicains

Par ailleurs, le chef de file des députés LR au Parlement européen s’en prend à la dimension migratoire de ce projet. L’immigration étudiante est déjà une source majeure de titres de séjour, et la multiplication des visas étudiants, selon lui, augmente « le risque de voir les bénéficiaires rester au-delà de la durée autorisée.

Il insiste sur « l’aberration d’accorder des visas à des étudiants de pays, comme l’Algérie, qui refusent de reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière« . Bellamy semble s’emmêler les pinceaux en citant également le cas de Boualem Sansal.

Le projet de la Commission européenne s’expliquerait, selon le député, par une « double erreur d’analyse » :

  • « l’éternelle naïveté européenne » : le député LR accuse de nombreux décideurs, dont des Français, de sous-estimer « l’hostilité » de certains pays, ou la cible que représente le monde étudiant pour « l’islam politique« .
  • Un mauvais calcul démographique : Bellamy affirme que la Commission cherche à résoudre le déficit de naissances en Europe par l’importation de population du Moyen-Orient, croyant que ces personnes viendront compenser les tensions du marché du travail, une approche que le député qualifie « d’erreur historique« .

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