Expulsion de Boualem Bensaïd : nouveau bras de fer entre Alger et Paris

Expulsion de Boualem Bensaïd : nouveau bras de fer entre Alger et Paris
Boualem Bensaid

Le torchon brûle à nouveau entre Paris et Alger. Les relations, déjà tendues par de nombreux désaccords, viennent se refroidir un peu plus. La raison ? La récente décision concernant l’expulsion de Boualem Bensaïd, un individu soupçonné d’avoir été impliqué dans les attentats de 1995 en France.

Cette affaire ajoute une nouvelle source de discorde aux différends déjà existants entre les deux capitales, ravivant les tensions diplomatiques. Ce ressortissant algérien devait être libéré le 1ᵉʳ août dernier, sous réserve qu’il puisse être expulsé vers l’Algérie.

« Je souhaite vivement que l’Algérie l’accepte. C’est une obligation qui incombe aux autorités algériennes en termes de règles qui régissent notre relation« , a indiqué le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, vendredi sur FranceInfo.

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La libération de Boualem Bensaïd dépend de son expulsion en Algérie

Le 10 juillet dernier, la Cour d’appel de Paris a ordonné la libération de Boualem Bensaïd, un Algérien de 57 ans. Il avait été reconnu coupable d’avoir placé la bombe qui a explosé le 25 juillet 1995 à la station Saint-Michel du RER B, causant la mort de huit personnes et en blessant 150 autres.

Bensaïd est également considéré comme le cerveau derrière la série de six attentats qui ont frappé la France à cette période.

Par ailleurs, Boualem Bensaïd avait été condamné en 2002, puis en appel en 2003, à la prison à la perpétuité, assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans. Sa libération est conditionnée à une mesure d’éloignement : il doit quitter le territoire français et ne plus y revenir.

Cependant, la situation est un peu complexe, notamment en raison des tensions diplomatiques : la presse française, citant des sources proches du dossier, accuse l’Algérie de refuser de délivrer un laissez-passer consulaire pour procéder à la libération de cet individu.

🔴 Attentats de 1995 et Boualem Bensaïd libérable vers l’Algérie ➡️ « Dans ce cas particulier, l’Algérie montrerait son sens des responsabilités en reprenant son ressortissant », estime Jean-Noël Barrot pic.twitter.com/FJpc6T8JPn

— franceinfo (@franceinfo) August 1, 2025

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Des relations tendues entre Paris et Alger

Paris et Alger traversent depuis plus d’un an une profonde crise diplomatique. Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, affirme qu’Alger refuse de délivrer des laissez-passer consulaires pour 120 personnes visées par des mesures d’éloignement, justifiant sa décision de restreindre les conditions de déplacement en France d’une quarantaine de hauts responsables algériens.

De son côté, Alger, qui considère cette mesure comme une atteinte grave à sa mission consulaire, a décidé d’agir avec fermeté et d’appliquer le principe de réciprocité.

Cette crise aiguë a également entraîné, ces derniers mois, l’expulsion de diplomates des deux pays, ainsi qu’un gel total des coopérations, notamment dans les domaines de migration et judiciaire.

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