Exposition «Le Pigment au palais» jusqu’au 9 février : Karim Meziani ou le mystique à la galerie Baya

Exposition «Le Pigment au palais» jusqu’au 9 février : Karim Meziani ou le mystique à la galerie Baya

Écrit par Nadir Kadi

Inspirée de la symbolique religieuse, l’exposition «Le Pigment au palais», de Karim Meziani, se poursuivra jusqu’au 9 février prochain à la galerie Baya. L’exposition intitulée «Le Pigment au palais», réunissant une soixantaine de toiles ainsi qu’une installation centrale, réalisées par le plasticien Karim Meziani, a été lancée jeudi dernier à la galerie Baya du Palais de la culture Moufdi-Zakaria d’Alger. Le vernissage, marqué par la venue du ministre de la Culture, M. Azzedine Mihoubi, a aussi été l’occasion d’annoncer la présentation de la collection au Musée d’art moderne d’Oran, en février, puis «dans d’autres wilayas du pays».

Dans cette exposition, Karim Meziani présente au public une collection réalisée uniquement au moyen de pigments disposés sur des toiles, du papier ainsi que sur une sculpture symbolisant un «mausolée de saint». Le fil conducteur du travail de cet artiste restant l’utilisation sur chaque œuvre de feuilles d’or. Un moyen de symboliser un profil de «qoba», selon Karim Meziani, qui souligne que «cela reste mon thème, ma signature, le mausolée, les «qoba» sont devenues mon style (…) Je ne sais même plus comment j’ai commencé à faire cela. Depuis des années, j’expose cette symbolique. A chaque fois, le public découvre de nouvelles idées en fonction de sa nature». Ajoutant que ses «peintures sont liées au sacré, au spirituel. C’est un travail personnel où je prends le risque de n’être pas sûr de plaire à tous. Mais ces toiles me plaisent d’abord à moi. Ensuite, on peut y adhérer ou non».

L’artiste figure parmi les plasticiens algériens ayant réussi à se faire connaître à l’étranger, et plus spécialement dans le sud de la France où il vit et travaille. Les expositions de l’artiste, connu pour son style mêlant une peinture contemporaine minimaliste à la symbolique mystique, religieuse, sont néanmoins restées relativement rares dans son pays natal. Karim Meziani, plasticien autodidacte, qui a entamé sa carrière artistique il y a plus de trente ans, nous confie, en marge du vernissage, que «Le Pigment au palais» n’était que sa troisième rencontre avec le public algérien, en soulignant qu’«il est vrai que je n’ai pas souvent eu l’opportunité d’exposer en Algérie. Ce n’est que récemment, depuis trois ou quatre ans, que cela se concrétise. Aujourd’hui, c’est la troisième fois que j’expose en Algérie, après le rendez-vous que nous avions organisé à Dar Abdelatif et que nous avions intitulé ‘‘Pigment fi El-Djazaïr’’». Il nous explique dans ce sillage que l’exposition, qui se poursuivra jusqu’au 9 février à la galerie Baya, a été une initiative du Palais de la culture, suite à sa participation en mai dernier au « Printemps des arts ». «A cette occasion, le Palais de la culture m’a invité pour un nouveau rendez-vous, nous sommes tombés d’accord sur une date et tout s’est fait rapidement», a-t-il indiqué. L’exposition a nécessité «trois mois de travail», notamment deux mois pour la réalisation de la plus grande pièce de l’exposition, qui réunit à elle seule et à la façon d’un puzzle 35 toiles de petit format.

Le vernissage de l’exposition aura, par ailleurs, été l’occasion pour l’artiste de préciser qu’un nouveau public de collectionneurs d’art commençait à apparaître en Algérie. «La commercialisation des toiles commence également à se faire en Algérie. J’ai rencontré des collectionneurs qui sont devenus des clients. En fait, les Algériens sont dans ce domaine comme les Américains, dans le sens où ils aiment rencontrer l’artiste, lui parler et apprécient qu’il leur explique son travail.» Il conclut en affirmant que «ce qui est sûr, c’est qu’un marché de l’art commence à apparaître en Algérie».