Une exposition de plus de 150 toiles du plasticien Mohamed Khadda a été inaugurée mercredi en début de soirée au Musée national d’art moderne et contemporain d’Alger (Mama) à l’occasion de la commémoration du 20ème anniversaire de sa disparition.
Le vernissage de l’exposition qui marque aussi le lancement du 3ème festival international de l’art contemporain d’Alger, s’est déroulé en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi et de l’épouse du défunt artiste, Naget Belkaid-Khadda. Un nombre important d’artistes peintres de tendances différentes, comme Denis Martinez, Djaoudet Guessouma, Karim Sergoua et autres, ainsi que des hommes de lettres, dont Rachid Boudjedra et Zeineb Laouedj, étaient également présents à la cérémonie d’ouverture de l’exposition, qui se poursuivra jusqu’au 30 juin. L’ensemble des tableaux exposés font partie de la collection du Musée national des beaux-arts d’Alger, du Musée national Ahmed-Zabana d’Oran, de l’Union nationale des arts culturel (UNAC) et de l’atelier Khadda. Certaines ont été prêtées par des collectionneurs particuliers, passionnés de la peinture de l’initiateur de l’école du signe «Awchem». En parcourant les galeries du Mama, le visiteur peut (re)découvrir l’intégralité de l’oeuvre de Khadda depuis ses toutes premières toiles réalisées dans les années 50. L’exposition met en exergue son parcours artistique par ses différents tableaux, dessinés à travers les années, avant sa mort, le 4 mai 1991, d’un cancer du poumon.
Parallèlement à l’exposition et dans le cadre du 3ème festival international de l’art contemporain d’Alger, deux tables rondes seront organisées prochainement sur les thèmes : «Khadda, l’art de décliner son identité en termes d’avenir » et «Les modernités hors d’Europe ». Dans une déclaration à la presse, l’épouse du feu Khadda, s’est dit heureuse de voir toute l’oeuvre de l’artiste réunie dans le même espace et mise à la disposition d’un large public afin «qu’il puisse la découvrir, l’admirer et pénétrer dans son univers magique ».
Selon elle, il est important que les toiles des plasticiens de la trempe de Khadda soient vues car elles forment «une oeuvre monumentale qui fait partie de la mémoire des arts plastiques en Algérie ». Mohamed Khadda est né le 14 mars 1930 à Mostaganem dans l’ouest algérien. A 17 ans, il s’essaye à la poésie et effectue ses premières peintures en autodidacte. En 1953, il arrive à Paris avec l’idée de se consacrer plus sérieusement à la peinture. Typographe et maquettiste dans différentes imprimeries.
Depuis son arrivée en France jusqu’à 1962, il fréquente les cours du soir de l’Académie de la grande Chaumière. Il retrouve le journaliste Mustapha Kaïd, se lie avec le comédien Mustapha Kateb et le romancier Kateb Yacine. Il milite pour l’indépendance de l’Algérie. En 1963, Khadda rentre en Algérie. Il est membre fondateur de l’Union nationale des arts plastiques (Unap). Il expose dans plusieurs expositions personnelles et collectives en Algérie et à l’étranger.
RAF