Exposition de produits algériens en Mauritanie: Un événement grandiose passé sous silence…

Exposition de produits algériens en Mauritanie: Un événement grandiose passé sous silence…

Nouakchott a abrité la plus grande exposition de produits algériens que l’Algérie ait jamais organisée à l’étranger.

Intense activité économique et commerciale que celle vécue par la capitale mauritanienne du 30 avril au 7 mai dernier. Nouakchott a, ainsi, abrité la plus grande exposition de produits algériens que l’Algérie ait jamais organisée à l’étranger. Pas moins de 71 entreprises ont présenté une large gamme de produits à travers une belle expression de diversification et de qualité, embrassant de nombreux secteurs.

Le ministère de la Défense nationale s’est associé à cette exposition de haute facture en mettant en avant ses capacités industrielles et productives par la présentation de nombreux produits sortis de ses établissements à caractère industriel et commercial. Inaugurant l’exposition en compagnie de l’ambassadeur d’Algérie, Nour Eddine Khendoudi, Mme Naha Mint Mouknass, ministre mauritanienne du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, a tenu, deux heures durant, à visiter tous les stands sans exception. La ministre a déclaré à la presse qu’elle a été «agréablement surprise par l’immense diversité et la très grande qualité des produits de l’industrie algérienne».

De nombreuses personnalités et responsables de différents pays ont assisté à la cérémonie d’ouverture, dont l’ancien président Mohamed Khouna Ould Haidallah, des intellectuels, des membres du corps diplomatique ainsi que des dizaines d’hommes d’affaires. «Je suis impressionné de la qualité des produits algériens exposés, ce qui dénote le progrès industriel dans les pays africains à leur tête l’Algérie. Ce qui est susceptible de soutenir la croissance économique dans le continent», a souligné Chouaibou El Wali, commissaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), chargé du Commerce, des Douanes et de la Libre circulation.

Il a estimé que «l’Algérie, qui est une force au niveau du continent africain, possède des capacités économiques pour relancer le développement en Afrique». Cependant, il a regretté que des actions de marketing, de publicité et de communication n’aient jamais accompagné ce formidable potentiel d’exportation. Parallèlement à l’exposition, une forte délégation, composée de 70 hommes d’affaires algériens, conduite par Youcef El Ghazi, membre de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, a séjourné à Nouakchott en vue de prospecter le marché mauritanien. Créé en 2006, le conseil mixte n’a tenu sa première session que le 3 mai 2017.

Sur un autre registre, la «Ligue de la Fraternité mauritano-algérienne» a organisé une conférence-débat sur le thème «Les relations mauritano-algériennes, réalité et perspectives». Animée par la présidente de la Ligue, Mme Aichatou Bah Sidi avec la participation, côté algérien, de Ali Bey Nasri, (Association nationale des exportateurs) et Ait El Hadi Aissa, délégué de l’Algex, elle a constitué un appréciable adjuvant intellectuel aux autres activités.

Cependant, des difficultés se dressent face au développement des échanges bilatéraux. Ils se résument globalement en deux points cruciaux: le transport.

L’absence de lignes, terrestre ou maritime, limitent drastiquement les échanges entre les deux pays. L’ouverture tant attendue de la frontière commune offrira indéniablement une première réponse à cet obstacle majeur. Un vol d’un avion, cargo constituera un atout supplémentaire. Le cadre juridique doit être réactivé et, le cas échéant, l’actualiser. A cet égard, le PV de la Grande commission mixte de coopération a stipulé la création d’un groupe de travail qui devra élaborer un nouveau cadre plus adéquat aux échanges commerciaux bilatéraux. Cette ruée de nos hommes d’affaires et de dirigeants d’entreprises a produit un autre bienfait.

Les rencontres à grande échelle entre les hommes d’affaires des deux pays ont permis de nouer des contacts avancés ou préliminaires avec des partenaires mauritaniens potentiels pour de futurs partenariats ou de contrats dont de nombreux furent signés entre les deux parties. Des négociations se poursuivront à Alger ou à Nouakchott pour régler certains détails. De nombreuses sociétés ont déjà – ou auront dans les mois à venir, leurs showrooms à Nouakchott, en plus de SIM (pâtes) et Condor. C’est le cas de la Snvi (camions et bus), GMI (camions Hyundai), Famag (tracteurs et matériels agricoles), Safcer (carreaux et faïence), Alphyt (phytosanitaires, filiale d’Asmidal), Géant (Electronique et électroménager). Ce groupe a, en outre, décroché un contrat de frigos présentoirs pour une eau minérale. Iris négocie sa présence aussi au même titre que Amimeur Energy (groupes électrogènes).

Les sociétés EPE/Electro-industries, l’EPE/Electro-industries et le groupe Elec El Djazair recevront une délégation de la Somelec (la Sonelgaz mauritanienne) pour d’éventuels contrats brassant des segments dans le domaine de l’énergie électrique.

L’exposition a scellé des retrouvailles qui rappellent l’âge d’or des relations entre les deux peuples frères. La frappe en Algérie de l’ouguiya, la monnaie nationale mauritanienne, la nationalisation avec le concours de notre pays de la société du fer Miferma, devenue Snim, les événements de 1989 et la fraternelle entremise de l’Algérie… sont autant d’épisodes de l’histoire récente qui furent ravivés. Loin des schémas stéréotypés et des faux préjugés, les Algériens ont découvert les Mauritaniens et inversement.