Exportations: Les banques appelées à faire plus

Exportations: Les banques appelées à faire plus

Yazid Alilat

Exportations: Les banques appelées à faire plus

         Le soutien aux exportateurs est le nouveau crédo des banques de la place et dont l’intervention aura permis de stabiliser l’économie nationale qui sera renforcée en 2019, a annoncé, hier dimanche, Abboud Achour, président de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF).
Il a expliqué à la radio nationale que la loi de finances 2019 oblige les «banques à s’impliquer encore plus» dans la consolidation de l’économie nationale. Selon M. Abboud Achour, «il y a une stabilité de l’économie et les banques se sont bien impliquées. On va renforcer les interventions des banques dans l’économie nationale», a-t-il précisé. Il a souligné d’autre part que l’actuel modèle économique «est basé sur la diversification de l’économie, avec de nouveaux investissements». «En plus du soutien (des banques) aux secteurs traditionnels, qui ont la priorité comme l’agriculture et le tourisme, il y aura en 2019 les énergies nouvelles dans le cadre de l’appel d’offres pour la production de 150 MW d’électricité verte, et nous appelons les investisseurs à entrer en force dans ce projet», a-t-il dit, avant de rappeler qu»’il y a aussi le secteur de l’habitat, qui va être soutenu et renforcé par des crédits, ainsi que le logement locatif, car la LF 2019 stipule qu’il faut soutenir ce secteur».

Le président de l’ABEF et P-DG de la Banque nationale d’Algérie (BNA) a en outre ajouté que les banques vont également soutenir «les secteurs de l’économie numérique», ainsi que «le projet de partenariat entre Sonatrach et Total avec un coût est de 1,8 milliard de dollars et dont 70% des financements, soit 1,3 milliard de dollars seront garantis par les banques de la place sous forme d’emprunts bancaires». Le projet, dont le lancement des travaux est prévu en 2019, permettra d’assurer une couverture totale des besoins de l’Algérie en polypropylène, actuellement importé, ainsi que la création d’emplois directs avec 6.000 personnes en phase de construction et 600 personnes en phase d’exploitation commerciale. Selon le président de l’ABEF, «les indicateurs actuels montrent une orientation positive de l’économie nationale», avant de préciser que «les banques algériennes ont atteint les standards internationaux et les réalisations sont encourageantes».

Sur les réformes bancaires, il a rappelé qu’il s’agit également de réformer l’environnement des banques, «et là, il y a une concertation entre les secteurs pour améliorer les offres des banques». M. Abboud Achour a énuméré les progrès réalisés par les banques de la place en matière de commerce extérieur, notamment «les mesures positives des banques, comme celle de la Banque d’Algérie, qui permet dorénavant aux exportateurs de rapatrier leurs dividendes non pas en 90 jours mais en 360 jours, un délai qui a été revu à la demande des opérateurs économiques». «Nous avons satisfait les demandes des exportateurs, a-t-il dit, et cela va jusqu’à une année pour rapatrier les devises».

«Ces dispositions vont encourager les opérateurs pour qu’il y ait une confiance entre les deux parties, notamment dans le domaine des exportations, et nous espérons que les difficultés seront levées définitivement par les banques au profit des opérateurs», a affirmé le président de l’ABEF. Pour lui, par ailleurs, il y a eu «un virage en 2018 » avec l’application de «la diversification de l’économie, notamment pour les produits exportés». «Il y a aujourd’hui de nouveaux exportateurs, il y a une nouvelle dynamique. Les banques sont prêtes à accompagner cette dynamique et notamment améliorer les exportations et les investissements», a-t-il dit. Il a expliqué que «la mentalité des opérateurs économiques a changé, puisque tous parlent aujourd’hui d’exporter, et c’est l’avenir économique du pays si nous voulons nous affranchir de la dépendance aux hydrocarbures».
Sur le paiement électronique, il a déclaré que «nous voulons qu’il se généralise», alors que sur la finance islamique, il a annoncé qu’il y aura d’ici à la fin du semestre de nouveaux textes réglementaires que mettra en place la Banque centrale.