Exportations, investissements, partage d’expérience…: L’Algérie déclare sa flamme à l’Afrique

Exportations, investissements, partage d’expérience…: L’Algérie déclare sa flamme à l’Afrique

Le premier voyage officiel à Alger de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, a lieu à un moment opportun : à la veille du sommet extraordinaire de l’UA qui se tiendra à Kigali (Rwanda), et qui sera consacré au lancement de la Zone de Libre-échange continental africaine (ZLECA).

Il intervient également dans un contexte marqué par une dynamique spéciale qui caractérise la coopération entre l’Algérie et la commission de l’Union africaine, mais aussi dans une période où l’incertitude économique règne dans le pays et où ce dernier est en train de se tourner vers le continent africain à la recherche d’opportunités d’exportation, d’investissement, de partages d’expérience et d’économies d’échelle. Ambitions démesurées ? Avec les pays africains, l’Algérie veut, en fait, des échanges commerciaux plus soutenus et équitables, dans une logique de développement durable, ne souhaitant pas considérer le continent noir comme un simple marché d’exportation ou comme un réservoir de matières premières, mais comme une opportunité de co-développement. Le pays semble en mesure d’engager des projets en Afrique et de donner du sens à la coopération dans des domaines aussi importants que l’agro-industrie, la pharmaceutique, la chimie, la mécanique, l’électrification, les infrastructures, la téléphonie, les mines ou encore le ciment.

Actuellement, des entreprises algériennes opèrent sur une petite échelle, dans des pays d’Afrique, mais nourrissent des ambitions. Elles souhaitent se développer et prendre de l’ampleur sur un continent où il y a de la place pour une réelle présence algérienne. Saidal, dans le médicament, par exemple, donne l’exemple et l’espoir que c’est possible. Ses produits seront prochainement exportés vers treize pays africains. Il s’agit de la Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal, Cameroun, Mali, Congo, République démocratique du Congo (RDC), Niger, Togo, Bénin, Guinée-Bissau, Tchad et Mauritanie. Un accord a été, à cet effet, signé avec un distributeur exclusif. Saidal avait participé à un appel d’offres en Côte d’Ivoire pour la commercialisation de cinquante médicaments destinés notamment aux hôpitaux. De son côté, le groupe algérien Copresud (groupe services au secteur pétrolier) et le groupe mauritanien AON (groupe diversifié, détenteur de la Banque nationale de Mauritanie) ont scellé, il y a quelques mois, un partenariat pour explorer les potentialités des marchés algérien et africain. Le groupe Copresud cherche des partenaires possédant l’expertise, les moyens et la volonté de faire progresser la recherche dans son domaine à travers le monde, en nouant des partenariats avec des représentants de divers pays. Des entreprises privées exerçant notamment dans l’agroalimentaire disposent également de points de chute dans de nombreux pays africains. Mais, quels mécanismes institutionnels ou autres, y aurait-il lieu de mettre en place pour parvenir à exporter plus et à investir plus sur le continent ? Au plan réglementaire, bien des choses ont été réalisées pour faciliter le rapatriement de la devise, produit des ventes de marchandises expédiées vers des pays d’Afrique. Il est par ailleurs attendu que des filiales des banques publiques nationales soient ouvertes à l’étranger, et plus particulièrement en Afrique. Au chapitre des infrastructures, le port de Cherchell, une plateforme dans les cartons, pourrait jouer un rôle majeur dans les opérations d’exportations vers l’Afrique et de développement du partenariat interafricain. Considéré comme l’un des plus grands projets en Algérie, ce port sera destiné au transport de marchandises après son raccordement aux réseaux ferroviaire et autoroutier l’habilitant ainsi aux échanges commerciaux avec l’Afrique. Représentant un investissement estimé à 3,3 milliards de dollars, il sera financé dans le cadre d’un crédit chinois à long terme.