Décortiquer tous ensemble le dispositif mis en place par l’Etat et destiné aux entreprises de production ou de services désireuses d’exporter leurs produits ou leur savoir-faire, et dont nombre d’entre elles ont peu ou pas connaissance de la batterie de textes qui étoffent ledit dispositif, est le but d’une journée d’études qui a réuni l’ensemble des intervenants dans le domaine des exportations.
«La promotion des exportations hors hydrocarbures» est le thème d’une journée d’études initiée et organisée par la Chambre de commerce et d’industrie Soummam-Béjaïa à la fin de la semaine dernière, sous le haut patronage du ministre du Commerce et du wali de Béjaïa.
La rencontre autour de cette question brûlante d’actualité s’est déroulée à l’hôtel des Hammadides et a regroupé de nombreux chefs d’entreprise et autres opérateurs économiques. Un auditoire auquel se sont adressés des cadres spécialistes de questions directement liées aux opérations import-export telles que la fiscalité, les dispositions financières, ou encore les mesures de facilitations douanières et le dispositif juridique et réglementaire des exportations hors hydrocarbures.
«Cette journée d’études prend tout son sens, au moment où, précisément, l’Algérie s’apprête à entamer le deuxième round des négociations avec l’OMC», a dit Abdelkader Hocini, président de la Chambre de commerce et d’industrie Soummam (Béjaïa) dans son allocution d’ouverture de la journée d’études.
«Tout au long de cette journée, nous allons voyager à travers certaines interventions d’experts, mais également de quelques opérateurs locaux déjà engagés dans des opérations d’exportation de divers produits.
Leurs expériences respectives en la matière nous renseigneront assurément sur la complexité de la mise en place des opérations d’exportation, celles-ci nécessitant un professionnalisme sans faille. Tout comme nous serons édifiés à propos des avantages à engranger, une fois un marché conquis », a ajouté Abdelkader Hocini.
Celui-ci, bien qu’ « heureux de voir certaines de nos PME exportatrices conquérir le marché international au prix de beaucoup d’efforts et de sacrifices (…) », ne cachera cependant pas son inquiétude : «Nous sommes inquiets pour l’avenir de ces entreprises exportatrices, en ce sens qu’il leur sera très difficile de se maintenir sur la scène internationale et de résister à la concurrence implacable et cela, faute d’une politique d’encouragement plus forte et surtout permanente de la part de l’Etat.»
L’orateur a souligné en outre que «les différents programmes de mise à niveau lancés par les pouvoirs publics (20 000 PME programmées) depuis les années 2000 n’ont pas produit les résultats attendus, notamment la performance au niveau national et la compétitivité à l’échelle internationale». «Les autres facteurs bloquants de nos entreprises les empêchant de s’imposer à l’international» ont, par ailleurs, été énumérés par le président de la Chambre de commerce et d’industrie Soummam-Béjaïa, devant une assistance fort attentive.
Ce serait, selon lui, «le dumping, la contrefaçon, l’informel, la concurrence déloyale, notamment dans le cadre de la grande zone arabe de libre-échange et ce malgré la mise en place d’une barrière de protection de la production nationale (liste de quelque 1 600 produits) d’une part, le démantèlement tarifaire partiel depuis le 1er septembre 2005 à la mise en place d’une zone de libre-échange (démantèlement tarifaire total assorti de négociations mais pour finalement le reporter à 2020), favorisant davantage la circulation de produits européens en direction de notre pays, cela étant dû à l’impréparation et à l’absence de compétitivité de nos PME… ».
Les missions économiques auprès de nos représentations diplomatiques à l’étranger auront également été fustigées par l’orateur : «Elles ne jouent pas suffisamment le rôle qui leur est dévolu.»
Ce fut ensuite, pour l’auditoire, un chapelet d’interventions avec la première, celle de Naceri Ali-Bey, président de l’ANEXAL, ayant gravité autour du dispositif juridique et réglementaire des exportations hors hydrocarbures. La question relative aux « dispositions financières» a, par contre, été abordée par Aïred Hamid, cadre à la direction générale de la Banque nationale d’Algérie, relayé par l’intervention d’un représentant des Douanes algériennes, qui a parlé des « mesures de facilitations douanières ».
Anekik Hakim, en sa qualité de directeur des mesures fiscales à la direction générale des impôts, est intervenu sur le point relatif aux «dispositions fiscales», tandis que la contribution de la Compagnie algérienne d’assurance et de garantie des exportations à la promotion des exportations au développement du marché interne a constitué le sujet développé par son directeur commercial, Saïm Akli.
Farès Abdeslam