Une année après la tenue des assises nationales sur le commerce extérieur, qui se sont soldées par plusieurs recommandations, les spécialistes et les opérateurs s’accordent à dire que les choses n’ont pas vraiment changé. Entre les mesures prises par le gouvernement et l’application sur le terrain c’est «un fossé».
L’Algérie ne compte que 60 exportateurs constants et l’essentiel des exportations reste constitué des produits dérivés du pétrole.
Ce constat reste inchangé depuis de longues années et les choses ne risquent pas d’évoluer dans le court terme. En 2015, les exportations hors hydrocarbures ont également baissé à 2,063 milliards de dollars en 2015 contre 2,582 milliards de dollars en 2014, soit un recul de 20,1%, selon le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis). L’Algérie n’a exporté que 234 millions de dollars en 2015 contre 323 millions de dollars en 2014.
Ces produits ne représentent que 0,62% de la structure des exportations qui accuse un net recul de 27,55% par rapport à 2014. Pour les biens d’équipements industriels, l’Algérie a exporté pour un montant de 18 millions de dollars, en hausse de 12,5% par rapport à 2014. Les exportations des biens de consommation (non alimentaires) ne représentent que 0,03% de la structure des exportations et s’élèvent à 11 millions de dollars en 2015.
Au lieu de se focaliser sur les exportations, il est plus urgent de se concentrer sur l’encouragement de la production nationale, a recommandé un responsable de la Chambre de commerce et d’industrie (Caci).
Selon des intervenants dans le domaine du commerce extérieur, la récente création de deux cellules de suivi des exportations au Premier ministère et au ministère du Commerce n’a aucun sens car l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) se charge de collecter les doléances des exportateurs. Celles-ci sont nombreuses et tardent à trouver des réponses malgré les multiples mesures décidées par le gouvernement. Dans le domaine du commerce extérieur, des problèmes récurrents persistent et sont liés notamment à l’accès à l’information, la logistique, les moyens de transport et les lourdeurs bureaucratiques.
Pour développer les exportations, il est utile de créer une interconnexion entre les différents organismes de l’Etat chargés du commerce extérieur. Les statistiques du Cnis, par exemple, ne sont pas accessibles, a déploré un employé d’un organisme public. «Il faut une stratégie à l’export», a souligné le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri.
Il a estimé que les récentes opérations d’exportation de la pomme de terre sont plutôt «occasionnelles» et s’inscrivent dans la durée car elles sont intervenues dans une conjoncture marquée par un déficit de ce produit au niveau mondial. Même si le ministère du Commerce s’est dit prêt à accompagner davantage les exportateurs des produits agricoles, la production doit être importante en volume sur de longues périodes et non des surplus conjoncturels. L’Anexal présentera de nouvelles propositions au ministre de l’Agriculture pour encourager les exportations des produits agricoles.