Exportations hors hydrocarbures 50%:de réduction des coûts de fret

Exportations hors hydrocarbures 50%:de réduction des coûts de fret

d-pirson-leader-mondial-dans-les-refections-des-hauts-fourneaux-a-el-hadjar-annaba-703a8.jpgLa réduction des coûts de fret que l’Etat est tenu de combler à travers des «subventions» est une solution, mais pas la meilleure, l’ouverture du secteur à l’investissement privé étant toujours posée.

La Compagnie nationale de navigation (Cnan) a décidé, selon certaines indiscrétions, de réduire les coûts de transport de marchandises pour les exportations hors hydrocarbures de 50%. Cette réduction s’inscrit, explique-t-on, dans le cadre de la politique gouvernementale de promotion des exportations et, à travers elle, la production nationale. Cette réduction s’inscrit également dans le cadre de la réorganisation et modernisation de la Cnan qui prévoit un plan de filialisation et sa dotation en moyens logistiques modernes en mesure d’améliorer ses performances. Ces nouvelles mesures, annoncées, il y a quelques semaines par le ministre des Transports, provoqueront sans nul doute un effet positif dans les milieux d’affaires d’autant plus que, en plus des réductions, des lignes directes vers l’Afrique sont prévues pour les mois à venir. En effet, une ligne directe vers le Soudan qui reliera les ports algériens au Port-Soudan va bientôt être ouverte avec un départ par mois et une perspective d’élever le nombre de départs mensuels à deux. Pour rappel, le ministre des Transports, Boudjema Talai, a qualifié récemment le coût élevé du transport maritime de «désastre» en prévoyant sa réduction.

«Le coût du transport représente en Algérie 30% de la valeur du produit alors qu’il varie, selon les normes internationales, entre 15 et 18%», a-t-il indiqué en révélant, en outre, que, en 10 mois, le coût de la logistique a atteint 3,4 milliards de dollars pour le transport maritime. Dans ce sillage, il a annoncé une réduction des tarifs ainsi que l’acquisition de 27 navires d’ici 2019 afin de couvrir 30% de besoins de l’Algérie en transport maritime. Ceci étant désormais, il est attendu que d’autres mesures, davantage audacieuses, soient mises en oeuvre, notamment l’ouverture du secteur à l’investissement privé. Lors d’une rencontre avec une délégation du FCE et le ministre des Transports l’année dernière, Amar Ghoul à ce moment-là, avait dit que «le transport, dans ses différents segments, est la locomotive de l’économie». Lors de cette même rencontre, Amar Ghoul avait trouvé désolant que plus de 97% des marchandises destinées à l’Algérie passent par les compagnies de transport étrangères. «Notre flotte nationale sera renforcée de 27 navires, nous allons réduire ce taux de 30%.Le reste du marché peut être couvert par le privé algérien», avait-il promis. Toutefois, plus d’une année est déjà passée et rien n’a été fait. Et le transport maritime reste monopolisé par l’Etat. Le manque de concurrence se répercute amplement sur les prix du transport et rend l’Algérie beaucoup moins compétitive en matière d’exportations que, par exemple, le Maroc et la Tunisie.

En effet, en plus de leur expérience appréciable, chacun des deux pays compte plus de 1 500 entreprises exportatrices, le transport est à 40% moins cher chez eux qu’en Algérie. De plus, les containers qui arrivent en Algérie repartent souvent vides, ce qui occasionne une double perte pour l’Algérie. La réduction des tarifs est sans nul doute positive mais, n’obéissant pas à une rationalité économique, elle se répercutera à terme sur les dépenses de l’Etat qui se voit dans l’obligation de «subventionner» le transport. Pourquoi donc la nouvelle loi promise par Amar Ghoul tarde à venir? Pourquoi l’ouverture du transport maritime au privé, fort indispensable pour le développement des exportations au demeurant, tarde à se faire. Où réside donc le problème? Au moment où le gouvernement subit de plein fouet les tensions budgétaires induites par la chute des prix du pétrole, on continue encore à réfléchir «subvention». C’est pour la bonne cause certes, mais il existe une cause plus juste: l’ouverture du transport maritime aux investisseurs privés.