L’Algérie conserve in extremis sa place parmi les dix plus grands exportateurs mondiaux de gaz naturel liquéfié (GNL), mais son recul interpelle.
D’après les dernières données du rapport des marchés du gaz liquéfié arabes et mondiaux publié par l’Unité de recherches énergétiques, les exportations algériennes ont chuté de manière significative au troisième trimestre 2025.
Un repli qui relègue le pays au bas du classement, signe d’une compétitivité en perte de vitesse face à la montée d’acteurs asiatiques et moyen-orientaux.
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L’Algérie ferme le top 10 mondial des exportateurs de GNL en 2025
Les chiffres sont clairs, les exportations algériennes de GNL ont reculé de plus de 18 % au troisième trimestre 2025, atteignant 2,13 millions de tonnes, contre 2,61 millions à la même période de 2024.
Cette baisse a permis à Papouasie-Nouvelle-Guinée de la devancer, avec 2,21 millions de tonnes. Plaçant ainsi l’Algérie au 10ᵉ rang mondial, son niveau le plus bas depuis plusieurs années. Ce glissement est d’autant plus marquant qu’il s’inscrit dans un contexte global de redéploiement des flux de gaz liquéfié.
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Le rapport souligne que la Russie a elle aussi vu ses exportations diminuer, en raison d’opérations de maintenance prolongées à la station de Yamal. Tombant à 6,75 millions de tonnes contre 7,39 millions un an plus tôt. En revanche, la Malaisie enregistre une croissance de 12 %, atteignant 6,48 millions de tonnes, consolidant sa cinquième place mondiale.
Top 10 mondial des exportateurs de gaz naturel liquéfié – 3ᵉ trimestre 2025
Le marché mondial du gaz naturel liquéfié continue d’être dominé par les géants habituels, avec une hiérarchie stable au troisième trimestre 2025. Voici le top 10 des principaux exportateurs :
- États-Unis – Toujours premiers avec 26,72 millions de tonnes exportées, portés par leurs terminaux du Golfe du Mexique.
- Qatar – Solide deuxième, avec 20,10 millions de tonnes et une production tirée par le méga-projet North Field.
- Australie – Reste dans le trio de tête avec 19,27 millions de tonnes, soutenue par ses installations offshore.
- Russie – En légère baisse à 6,75 millions de tonnes, affectée par des maintenances à Yamal LNG.
- Malaisie – En hausse à 6,48 millions de tonnes, grâce à la bonne performance de Petronas.
- Nigeria – En recul à 3,34 millions de tonnes, toujours confrontée à des contraintes d’approvisionnement.
- Sultanat d’Oman – Progresse à 2,80 millions de tonnes, profitant d’une demande asiatique soutenue.
- Indonésie – Recul de près de 20 %, à 2,65 millions de tonnes, en raison de contraintes techniques.
- Papouasie-Nouvelle-Guinée – Gagne du terrain avec 2,21 millions de tonnes exportées.
- Algérie – Ferme le top 10 avec 2,13 millions de tonnes, en baisse de plus de 18 % sur un an.
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Ces mouvements traduisent une redistribution progressive des positions régionales, avec une compétition accrue sur les marchés asiatiques.
L’Algérie face à ses propres défis énergétiques
Pour l’Algérie, ce recul reflète des difficultés structurelles déjà identifiées par plusieurs observateurs :
- Un déficit d’investissements dans les capacités de liquéfaction,
- Des opérations de maintenance souvent reportées,
- Une dépendance persistante aux exportations par gazoduc.
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Autant de freins qui pèsent sur sa capacité à maintenir des volumes réguliers. Ce ralentissement contraste avec la dynamique de certains voisins et partenaires qui, eux, misent sur la modernisation technologique et la diversification de leurs marchés d’exportation.
Enfin, le marché mondial du gaz naturel liquéfié évolue rapidement, porté par la demande croissante en Asie et les transitions énergétiques engagées un peu partout.
