En 2009, les relations commerciales bilatérales ont été marquées par une réduction des exportations françaises vers l’Algérie (-8,9%), due notamment à l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions encadrant le commerce extérieur algérien, et par une diminution en valeur des importations en provenance d’Algérie.
C’est ce qui ressort d’une note sur «Echanges commerciaux franco-algériens en 2009», publié par la direction générale du Trésor et de la politique économique (DGTPE) française. «Les importations françaises de produits algériens se sont contractées de 42,9%.
Le solde commercial bilatéral affiche un excédent record de 2,25 milliards d’euros», indique le document. La DGTPE affirme que l’Algérie reste le premier partenaire commercial de la France en Afrique (Afrique du Nord et Sub-saharienne). Les exportations françaises vers l’Algérie ont représenté en 2009, 39% de celles expédiées vers l’ensemble du Maghreb et de l’Egypte.
«Elles ont été trois fois et demi, supérieures à nos exportations vers l’Egypte (1,37 milliards d’euros), sensiblement plus élevées que vers la Tunisie (3 milliards d’euros), et le Maroc (3,5 milliards d’euros)», souligne la DGTPE. «L’Afrique du Sud est notre premier client en Afrique sub-saharienne, mais avec un montant d’achats à la France quatre fois inférieur à celui de l’Algérie (1,3 contre 5 milliards d’euros). Les exportations vers l’Algérie ont représenté la moitié des exportations françaises vers l’ensemble de l’Afrique sub-saharienne (9,58 milliards d’euros)», ajoute la DGPTE.
Par rapport au reste du monde, les exportations de la France vers l’Algérie sont restées toujours notablement supérieures à celles vers l’Autriche, la Suède, la Grèce, la Finlande, le Portugal et l’Irlande, pour ce qui concerne l’Europe, et au dehors, le Canada, l’Inde, le Brésil, la Corée, le Mexique, l’Australie, Singapour, Hong Kong ou Taiwan.
Selon le document, l’Algérie a été en 2009 le troisième marché pour les exportations françaises hors pays de l’OCDE, après la Chine (7,87 milliards d’euros), la Russie (5 milliards d’euros) et devant la Turquie (4,8 milliards d’euros).
Notre pays a été, en 2009, le 12ème client de la France, gagnant deux places par rapport à 2008. L’Algérie est le 18ème fournisseur de la France, après une chute à la 26ème place en 2008. Pour les exportations françaises, indique le document, «le marché algérien a été plus résistant à la crise que le reste du monde et les grands pays émergents».
La DGTPE rappelle que les échanges entre la France et l’Algérie étaient à peine supérieurs à 3 milliards d’euros en 1996. Ils ont plus que doublé en dix ans et plus que triplé en douze ans.
Ils ont atteint 8 milliards d’euros en 2005 et 2006, ont légèrement diminué en 2007 (7,3 milliards d’euros -du fait de la baisse des importations -pour remonter en 2008 (+41%) à plus de 10 milliards d’euros.
« En comparaison avec un montant total de 7,75 milliards d’euros, l’année 2009 s’est révélée plus difficile : les importations ont accusé une baisse de 43% en valeur. Sous l’influence du ralentissement économique mondial, la chute des cours internationaux des hydrocarbures a été brutale. Les exportations ont atteint 5 milliards d’euros, baissant de 9% en glissement annuel», souligne le document.
« Les mesures mises en place par le gouvernement algérien fin 2008, adoptées pour la plupart dans la cadre de la LFC 2009, ont contraint le volume de nos exportations de manière modérée», explique le DGTPE.
En 2009, les importations de la France en provenance de l’Algérie ont diminué de 43%
Les importations de la France -en provenance de l’Algérie- ont diminué de 43% en 2009 (2,8 milliards d’euros en 2009 contre 4,8 milliards d’euros en 2008).
En grande partie, elles sont composées par les hydrocarbures (97%) : hydrocarbures naturelles, autres produits des industries extractives, électricité, déchets (85%) et suivies par les produits pétroliers raffinés et coke (12%).
La réduction des importations est liée à la conjonction de deux facteurs : le ralentissement économique de l’activité en France a pesé sur ses importations d’hydrocarbures en volume, et dans le même temps, la forte chute du prix du baril a réduit en valeur le montant des importations (le prix moyen du baril a chuté d’un tiers en euros).
Les importations d’hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) en provenance d’Algérie ont représenté 4,8% des importations de combustibles et carburants de la France, plaçant l’Algérie au quatrième rang des fournisseurs de ces produits (derrière la Russie, la Norvège et l’Angola).
Les exportations de la France vers l’Algérie ont régressé de 9% en 2009, avec un effet de rupture entre le premier et le second semestre 2009. Les exportations françaises vers l’Algérie ont augmenté de 7% en glissement annuel durant le premier semestre 2009 (pour ensuite chuter à -9% en fin d’année).
Cette tendance s’explique par la mise en place d’une nouvelle législation restreignant les importations algériennes.
Les biens d’équipements, en chute de 10%, restent la catégorie en tête des exportations françaises vers l’Algérie, avec 1,39 milliards d’euros, constitués principalement d’équipements mécaniques et d’équipements électriques et électroniques.
Les produits agricoles et de l’industrie agroalimentaire arrivent en deuxième position avec 1,04 milliards d’euros, avec une plongée très forte des produits agricoles (-18%), liée en partie au fléchissement des prix constaté sur quelques produits phares (comme le blé ou la poudre de lait et le sucre dont l’Algérie est grande consommatrice).
En 2009, la France reste le premier fournisseur de l’Algérie : elle y exporte 1,3 fois plus que la Chine et 1,6 fois plus que l’Italie, deuxième et troisième fournisseur, plus de deux fois plus que l’Espagne et l’Allemagne, quatrième et cinquième, et trois fois plus que les Etats-Unis, sixième fournisseur. Le document de la DGTPE relève la montée en puissance de la Chine.
«La Chine, 11ème fournisseur de l’Algérie en 2000 avec 191 millions de dollars d’exportations, est devenue le 2ème en 2009 avec une part de marché de 12,1% pour 4,7 milliards de dollars de marchandises exportées vers l’Algérie ».
Par Kezoul L