L’Algérie s’apprête à franchir une étape cruciale pour stimuler ses exportations de ciment. Le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a donné des instructions fermes pour accélérer les préparatifs en vue de l’ouverture d’un port entièrement dédié à l’exportation de ce matériau de construction.
Cette initiative s’inscrit directement dans la lignée des directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui cherche à diversifier l’économie nationale et à réduire la dépendance aux hydrocarbures.
Lors d’une réunion de coordination qui s’est tenue lundi au siège du ministère, Sayoud a présidé les discussions en présence du PDG de Serport, des directeurs généraux des ports et d’autres hauts responsables. L’objectif était clair : mettre en œuvre l’instruction présidentielle et identifier le port le plus apte à remplir cette mission stratégique.
Le ministre a insisté sur une évaluation rigoureuse de tous les ports nationaux pour déterminer lequel sera le plus rapidement opérationnel. Il a également demandé que les études techniques et réglementaires nécessaires soient finalisées dans les plus brefs délais, afin de garantir un lancement efficace et dans des conditions optimales.
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L’ouverture de ce port spécialisé est perçue comme un levier majeur pour le secteur cimentier algérien. En facilitant et en fluidifiant les exportations, le gouvernement espère ainsi renforcer la compétitivité du pays sur le marché international et apporter un soutien significatif à l’économie non-pétrolière.
Cette décision témoigne de la volonté des autorités de lever les obstacles logistiques qui freinent le développement de certaines filières d’exportation. Le ministère des Transports se retrouve donc en première ligne pour concrétiser cette ambition, avec une feuille de route claire et des délais serrés. Le dénouement est attendu prochainement, et l’Algérie pourrait bien se doter d’une nouvelle vitrine pour son industrie.
Vers une nouvelle ère pour les ports algériens : partenariats et spécialisation en vue
Saïd Sayoud a également dévoilé un ambitieux programme de modernisation des dix ports commerciaux du pays, avec des consultations en cours pour l’établissement de partenariats stratégiques. L’objectif est de dynamiser le secteur en s’appuyant sur l’expertise de spécialistes internationaux.
Lors de l’IATF (Foire commerciale intra-africaine), le ministre a annoncé que des discussions sont à un « stade avancé » avec des « spécialistes et experts du domaine de l’exploitation des ports ». Sans révéler l’identité ou la nationalité des interlocuteurs, il a précisé que la priorité est de trouver des partenaires capables d’apporter une valeur ajoutée bénéfique pour les infrastructures portuaires algériennes.
Dans la foulée, Sayoud a par ailleurs, confirmé le lancement cette semaine d’une étude de terrain visant à mettre en œuvre le projet de spécialisation de l’activité pour certains ports, une initiative directement inspirée par le président de la République. Cette étude permettra d’identifier les ports qui pourront continuer à gérer une activité diversifiée et ceux qui seront dédiés à l’importation ou à l’exportation de marchandises spécifiques. Les résultats seront par la suite présentés au président pour validation.
Le ministre a salué les efforts déjà entrepris pour réduire les délais d’attente en rade. Il a souligné que l’attente avant le déchargement des navires est désormais à un niveau « acceptable », avec une baisse notable du nombre de bateaux en attente, notamment au port d’Alger.
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Pour rappel, le port d’Alger a bénéficié en juillet dernier d’un renforcement avec la réception de trois nouveaux quais, portant la surface totale à 70 000 m². Cette amélioration a permis de réduire l’attente moyenne en rade de plus d’une dizaine à seulement six navires.
Les efforts de modernisation ne s’arrêtent pas là. Le ministre a rappelé que les dix ports commerciaux fonctionnent désormais 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. La prochaine étape consistera en l’acquisition d’équipements modernes pour accélérer les opérations de chargement et de déchargement.
Ce programme d’investissement sera complété par le lancement d’un vaste plan de numérisation des ports, un autre pilier essentiel pour optimiser la gestion et la fluidité des échanges.