Exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’Afrique: Des chiffres toujours marginaux

Exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’Afrique: Des chiffres toujours marginaux

Des chiffres peu significatifs sur le volume des affaires entre l’Algérie et les pays de l’Afrique ont été révélés en marge de l’exposition des produits algériens à Libreville (Gabon) qui vient de s’achever. Il a été ainsi souligné que les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’Afrique s’élèvent à 206 millions de dollars seulement, soit 13% du montant global des exportations vers le continent noir.

Si on y intègre les hydrocarbures, le global des exportations prendra légèrement de l’épaisseur, donnant un peu de consistance aux échanges commerciaux qui s’établissent à trois milliards de dollars. Ces derniers se répartissent comme suit : 1,6 milliard de dollars d’exportations algériennes et 1,4 milliard de dollars d’importations auprès des pays africains, un flux des échanges qui se fait avec seulement cinq pays du continent.

L’Algérie y a, certes, pris pied, mais n’y possède finalement que trois comptoirs commerciaux : la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Cameroun. Ce qui reste marginal, par rapport au potentiel du marché africain. Pourtant, le discours institutionnel révèle souvent des ambitions assez élevées en matière de coopération, de partenariat et d’échanges commerciaux avec les pays d’Afrique.

L’Algérie, faisant la preuve de sa contribution au développement de ce partenariat et de sa concordance avec les politiques voulues par l’Union africaine, a signé la convention portant création de la Zone de libre-échange continental africaine (Zleca). En théorie, du moins, le pays est en train de se tourner vers le continent africain à la recherche d’opportunités d’exportation, d’investissement, de partages d’expérience et d’économies d’échelle. Dans la pratique, il existe un fossé considérable entre les ambitions de la stratégie globale dédiée au développement du partenariat et du commerce avec les pays d’Afrique, et le plan d’action en soi, ce qui se fait réellement sur le terrain. Certes, il existe des entreprises algériennes qui y opèrent, mais sur une petite échelle, dans des secteurs limités. Seules Saidal et une poignée d’entreprises privées tentent d’asseoir leur position sur le marché africain et d’y développer leur potentiel d’exportation, le tout inscrit dans une stratégie plus élaborée devant leur permettre de se frotter à la compétition internationale. Les produits de Saidal seront prochainement exportés vers treize pays africains : Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal, Cameroun, Mali, Congo, République démocratique du Congo (RDC), Niger, Togo, Bénin, Guinée-Bissau, Tchad et Mauritanie.

Il est utile de rappeler qu’un Comité interministériel de programmation des manifestations économiques algériennes sur les plans africain et international avait été installé, il y a quelques mois, pour le suivi des expositions algériennes et le soutien des opérateurs économiques pour promouvoir leurs produits à l’étranger.

Youcef Salami