Exportation du « Perydis » : Biopharm attend l’autorisation des autorités sanitaires françaises

Exportation du « Perydis » : Biopharm attend l’autorisation des autorités sanitaires françaises

Le groupe pharmaceutique privé algérien Biopharm fait-il face au protectionnisme français ?

En mars 2016, l’Agence nationale française pour la sécurité du médicament (ANSM) avait officiellement validé le site de production de Biopharm pour sa totale conformité aux standards européens des bonnes pratiques de fabrication pharmaceutique.

Elle avait alors délivré une attestation en bonne et due forme à l’entreprise algérienne, l’habilitant ainsi à exporter ses produits sur le marché pharmaceutique français.

Le premier produit retenu pour cette validation est le Perydis suspension, un sirop du Laboratoire Pierre Fabre qui est écoulé depuis de longues années en Algérie et en France ainsi que sur de nombreux marchés européens. Suite à l’accord de l’ANSM, ce laboratoire français avait introduit une requête auprès des autorités sanitaires françaises par laquelle il sollicitait leur autorisation en vue de faire de Biopharm-Alger leur site alternatif pour la fabrication du Perydis.

Sept mois plus tard, cette autorisation purement formelle et administrative n’est toujours pas délivrée, soi-disant pour des raisons d’encombrement de dossiers au ministère français de la Santé, pénalisant lourdement l’investissement d’une entreprise algérienne et l’aboutissement de ses efforts d’exportation.

Pendant des dizaines d’années, le médicament français a bénéficié d’un quasi-monopole sur le marché algérien et, à ce jour, la France exporte annuellement en Algérie près d’un milliard d’euros de médicaments. Il y a plus de

2 000 produits français qui sont enregistrés dans la nomenclature nationale du médicament et qui sont autorisés à la vente dans notre pays.

Pour une fois qu’une entreprise algérienne qui, après cinq années d’efforts et d’investissements pour se mettre aux normes mondiales les plus draconiennes, voit son produit attendre pendant des mois et des années pour être

accepté.

Le gouvernement, confronté à la contraction des ressources depuis le second semestre 2014 suite à la chute des prix du pétrole et à la baisse des exportations des hydrocarbures, a affiché sa volonté d’encourager les exportations hors hydrocarbures.

En juin dernier, le ministre de la Santé, en visite à Aïn Defla, avait indiqué que la conquête du marché extérieur du médicament doit constituer une “priorité” pour les unités privées de production pharmaceutique implantées sur le territoire national.

Relevant que l’exportation du médicament permet au pays d’assurer une entrée en devises fortes, il a invité les responsables des unités pharmaceutiques privées à ne pas focaliser leur intérêt sur l’approvisionnement du marché national, mais penser à conquérir des marchés d’Afrique et des pays arabes, voire d’Europe. Sauf que, souvent, le gouvernement est absent sur le terrain quand il s’agit de prendre des mesures concrètes pour épauler les entreprises.