Exportation des déchets ferreux et non ferreux : Malaise chez les opérateurs

Exportation des déchets ferreux et non ferreux : Malaise chez les opérateurs
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Un autre durcissement administratif de l’export des déchets ferreux et non ferreux. L’Etat vient de centraliser, au niveau du ministère du Commerce, la procédure de délivrance des autorisations d’exportation de ce produit.

Les opérateurs dans ce filon qui leur suffisait jadis de taper à la porte de «sa» Direction du commerce de wilaya, sont désormais tributaires d’un avis favorable émanant d’Alger, ce dont ils qualifient de la «bureaucratisation de trop».



Après la promulgation par les pouvoirs publics d’un cahier des charges pour réglementer l’activité, entrée en application dès le 1er février 2008, suivie de l’obligation d’obtenir une autorisation auprès de la Direction du commerce de wilaya territorialement compétente du lieu d’embarquement de la marchandise, le gouvernement vient d’ajouter une autre contremarche dans le mécanisme administratif régissant ce filon, perpétuellement sujet à polémique, en l’occurrence la nouvelle disposition consistant en une autorisation d’exportation délivrée par les soins du ministère du Commerce, Cité Zerhouni Mokhtar El-Mohamadia (ex. les Bannaniers).

Dans l’esprit du gouvernement et du département ministériel d’El-Hachemi Djaâboub précisément, cette centralisation permet de mieux encadrer l’activité et d’être à jour en temps réel sur les opérations d’exportations qui se font à l’échelle nationale pour mieux contrôler et réguler le trafic de ce produit.

Ce n’est pas l’avis des opérateurs, qui n’y voient qu’une nouvelle entrave à leur activité légale, et qui se traduira inévitablement, selon eux, par une lourdeur de traitement des dossiers et des lenteurs dans la délivrance des documents nécessaires.

Du côté des services du commerce, l’on affirme que cette nouvelle disposition n’a rien d’une entrave ou d’un blocage, mais vise surtout à sécuriser de plus en plus le circuit de l’opération afin de canaliser les opérateurs spécialisés dans ce créneau.

Une procédure qui, selon eux, obligera les opérateurs à se conformer à la réglementation, à savoir le rapatriement des devises, le respect de la pesée, en plus de la déclaration. Notons que le cahier des charges a été mis en place le 1er février dernier.

C’est un dispositif qui oblige les opérateurs à se conformer à la réglementation, à savoir le rapatriement de la devise, le respect de la pesée, en plus de la déclaration. Au niveau de la wilaya d’Oran, où l’activité est intense avec l’exportation de 35.000 tonnes de déchets ferreux en février et mars derniers, l’exportation de ces produits a été suspendue temporairement en prévision de la conférence internationale sur le gaz fixée au 18 avril prochain.

Cette décision a été initiée par le comité portuaire afin de permettre aux organisateurs du GNL 16 d’accueillir les deux bateaux hôteliers affrétés par Sonatrach pour l’hébergement des participants à cette conférence. L’exportation reprendra le 25 avril prochain.

Il est à rappeler, par ailleurs, que l’activité avait, depuis 2006, fait l’objet d’une suspension, puis d’une autorisation conditionnée et ce, pour permettre à une vingtaine d’entreprises algériennes spécialisées dans la revalorisation des déchets ferreux et non ferreux d’avoir enfin accès à un gisement national que représentent ces déchets et de créer de la valeur ajoutée en Algérie et des opportunités d’emplois au lieu d’en faire profiter les affineurs et transformateurs européens en majorité qui en connaissent la vraie valeur pour finalement nous le réexporter en Algérie à sa vraie valeur, au prix fort et en devises étrangères.

Cela avait aussi pour objectif la traçabilité des déchets ferreux et non ferreux, continuel casse-tête pour les autorités, confrontées au vol de câbles électroniques et téléphoniques ainsi que d’autres équipements, volés parfois tous neufs, quelques heures à peine après leur pose.

Jusqu’alors, les récupérateurs préféraient vendre leurs cargaisons à l’export alors que les fondeurs locaux leur proposaient de racheter leurs cargaisons aux prix mondiaux. Alors qu’avec les capacités nationales de revalorisation des déchets aluminium dépassant de loin les volumes de déchets générés annuellement par l’industrie algérienne, les industriels voyaient ce trésor sans y avoir accès.

Dans un souci d’équilibre, l’interdiction ne devait pas pénaliser les récupérateurs en ce sens qu’il y a lieu de fixer de justes prix indexés sur les prix mondiaux des déchets ferreux et non ferreux, un marché aux libres mécanismes. Le blocage sur l’exportation avait été levé par la suite vers la fin de l’année 2007, rappelle-t-on.

Zaki Raouf