L’exportation d’électricité de l’Algérie à l’Europe ne se fera pas avant 2020/2025, à cause des obstacles techniques et juridiques, notamment la réglementation relative à l’accès au marché communautaire européen, a indiqué dimanche à Alger un responsable du groupe Sonelgaz.
L’exportation d’électricité de l’Algérie à l’Europe ne se fera pas avant 2020/2025, à cause des obstacles techniques et juridiques, notamment la réglementation relative à l’accès au marché communautaire européen, a indiqué dimanche à Alger un responsable du groupe Sonelgaz. « L’exportation de l’électricité algérienne, produite notamment à partir des énergies renouvelables, ne se fera pas avant 2020/2025, car pour cela, il faudra mettre en place des interconnexions capables de transmettre cette énergie, ce qui nécessitera un temps considérable. Les conditions d’accès au marché européen entravent également la réalisation de ce projet », a expliqué le directeur général de la stratégie et de la prospective du groupe, M. Rabah Touileb, lors du Algeria Future Energy. Des interconnexions marines, coûteuses et compliquées à réaliser sont nécessaires pour renforcer la seule interconnexion électrique euro-maghrébine existante reliant l’Espagne et le Maroc, et qui n’est pas suffisante pour exporter l’électricité algérienne à l’Europe. En outre, l’Algérie rencontre des difficultés d’ordre réglementaire pour accéder au marché européen, soumis à des dispositions « rigides », a estimé le responsable, ajoutant que l’article 9 de la directive européenne « énergie-climat » constitue un obstacle majeur pour exporter les 10.000 MW destinés aux Européens dans le cadre de la stratégie nationale du développement des énergies renouvelables, à l’horizon 2030. Ce programme prévoit la production de 22.000 MW d’origine renouvelables entre 2011 et 2030, dont 12.000 seront dédiés à couvrir la demande nationale en électricité et 10.000 MW à l’exportation. L’Algérie insiste sur la mise en place d’une industrie nationale du renouvelable et la fabrication locale des équipements nécessaires. À ce tire, il est prévu, à l’horizon 2020, un taux d’intégration d’au moins 50% d’industrie algérienne, avant que ce taux passe à plus de 80% en 2030.
Ainsi, l’industrie locale représentera 60% des capacités de production à partir du solaire photovoltaïque. Cet objectif devrait être atteint, notamment par la réalisation d’une usine de fabrication de modules photovoltaïques à Rouiba, dont la mise en œuvre est prévue pour 2014. Une autre usine de fabrication de silicium est aussi attendue. Ces usines seront accompagnées d’un réseau de sous-traitance pour la fabrication des pièces et d’équipements relatifs à cette industrie. Concernant le solaire thermique, un taux d’intégration de 50% est prévu à travers, notamment, la construction des usines de fabrication de miroirs, d’équipements de fluides caloporteurs et de stockage d’énergie, selon ce responsable. Des actions de renforcement des capacités d’engineering seront également menées, pour atteindre l’objectif de réaliser une centrale de solaire thermique avec une participation algérienne d’au- moins 40% à partir de 2017. Quant à l’éolien, l’objectif est de parvenir à un taux d’intégration de 50%, par la construction d’une usine de mâts et de rotors d’éoliennes, ainsi que la création d’un réseau de sous-traitance pour la fabrication des équipements de la nacelle. L’Algérie compte atteindre à 40% d’origine renouvelable de sa production d’électricité d’ici 2030. Ce programme consiste à produire dans sa première étape (2011-2013) près de 110 Mw, avant d’ajouter 540 Mw durant la période 2014-2015. La période 2016-2020 sera marquée par le déploiement à grande échelle du programme en produisant 1.950 MW additionnels, qui sera suivi de 9.400 MW durant 2021-2030.
