Le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, a appelé, hier, les pays européens à lever les contraintes pour faciliter l’exportation de l’énergie solaire vers l’Europe, soulignant que l’exportation de cette énergie propre vers l’Europe demeure un objectif pour Sonelgaz.
Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, M. Bouterfa a indiqué que «la réalisation de cet objectif est, cependant, conditionné par un certains nombre de préalables». Selon lui, «il appartient à ceux qui auront besoin de cette énergie solaire de lever ces préalables et tous les verrous afin de permettre la réalisation de l’opération de transport de l’énergie solaire et d’apporter les financements nécessaires». Le premier responsable de Sonelgaz a, à ce titre, cité l’article n°9 de la directive européenne comme principale entrave à la réalisation de l’opération d’exportation d’électricité de l’Algérie vers l’Europe.
«Cet article a pratiquement verrouillé le marché des énergies renouvelables à partir des pays tiers», a-t-il affirmé, relevant, toutefois, que la question est d’ordre «politique» et «il va falloir la régler». «C’est pour cela que nous avons milité et nous avons réussi à créer une association méditerranéenne (Medso) des transporteurs d’électricité qui sera rapidement mise en service», a-t-il ajouté. Le PDG a, dans le même sens, fait savoir qu’une étude sur l’intégration du marché maghrébin au marché européen est actuellement en préparation. «Dans ce cadre-la tous les aspects réglementaires et institutionnels sont examinés», a-t-il indiqué. L’autre entrave à l’exportation d’électricité vers l’Europe est, selon lui, «d’ordre technique et industriel». «Pour vendre de l’électricité, il faut la transporter, donc la première opération à réaliser, c’est de se doter d’un réseau de transport apte à véhiculer une importante quantité d’énergie. Il faut savoir que l’accès au marché européen va se faire essentiellement, à la fois, via l’Espagne et l’Italie», a-t-il expliqué. «Or, les réseaux de transport d’électricité de ces deux pays sont déjà saturés», a-t-il poursuivi. En termes de puissance, «une quantité d’énergie de l’ordre de 6.000 voire 10.000 MW au maximum, me semble être dans l’état actuel des choses, même dans les 20 années à venir, le potentiel maximum qui peut être exporté vers l’Europe», a-t-il encore ajouté.
Aucun contrat conclu avec ABB
Par ailleurs, M. Bouterfa a affirmé qu’«il n’y aura pas d’opérations de délestage d’électricité durant cet été dans la mesure où la capacité de production est suffisante pour couvrir la demande». Toutefois, la région du sud du pays, notamment Biskra, Touggourt et El Oued, «pourrait souffrir de quelques coupures, en fonction des conditions climatiques», a-t-il averti. «La situation sera tendue dans cette région, au moins, jusqu’ au 10 juillet (…) il pourrait y avoir des perturbations dues à un retard dans l’entretien des lignes qui sont situées dans la région de Hassi Messaoud», a-t-il précisé. Il a, sur un autre plan, affirmé que Sonelgaz n’avait conclu aucun contrat avec la société suisse ABB. Rappelons, sur ce dernier point, qu’ABB avait annoncé avoir remporté un contrat de 42 millions de dollars pour la construction de 3 nouvelles sous-stations et la modernisation de 4 autres. Ainsi, «Sonelgaz ne contracte pas de contrat. Ce sont des filiales du groupe et qui ne portent aucunement le nom de Sonelgaz qui concluent des contrats. Globalement, le rôle de la Sonelgaz est d’assumer la stratégie de développement des sociétés filiales du groupe», a-t-il souligné.
Par : A. B.