En Algérie, le cancer continue de faire des ravages, faisant de l’ombre à la santé publique. C’est ce qu’ont révélé des oncologues lors d’une journée d’étude dédiée à cette maladie, tenue récemment à Boumerdès.
Selon le Pr Mohamed Oukkal, chef de service oncologie au CHU de Beni Messous, « en 2022, pas moins de 64 713 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés, et 35 778 décès sont liés à cette maladie ». Des chiffres qui ne cessent d’augmenter, selon l’Observatoire global du cancer (Globocan).
Parmi les types de cancer les plus fréquents, le cancer du sein occupe une place de choix, touchant chaque année plus de 14 000 femmes algériennes. « Certaines études estiment qu’une femme sur huit développera ce type de cancer au cours de sa vie », a souligné le Pr Oukkal.
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L’ampleur de la problématique est encore plus criante lorsqu’on observe les données régionales. À Oran par exemple, le service d’oncologie du CHU a enregistré près de 3 619 urgences oncologiques depuis début 2024, soit une moyenne alarmante de 20 cas par jour.
Ces urgences, principalement liées aux effets secondaires des traitements, témoignent de l’urgence d’améliorer la prise en charge des patients et de renforcer les moyens alloués.
Les facteurs de risque sont multiples et variés :
- Prédispositions génétiques,
- Facteurs hormonaux,
- Habitudes de vie (tabagisme, sédentarité, alimentation déséquilibrée),
- Facteurs environnementaux.
Diagnostic précoce : l’arme la plus efficace contre le cancer
Face à cette menace grandissante, les experts s’accordent à dire que le diagnostic précoce est essentiel pour améliorer les chances de guérison. « Quand la maladie est détectée à un stade précoce, la patiente a 95% de chances de guérir », affirme le Pr Chetouane, chef de service chirurgie.
C’est pourquoi les campagnes de dépistage et l’auto-examen des seins sont vivement recommandés. « La femme doit palper ses seins régulièrement. Dès qu’elle découvre une anomalie, elle doit consulter immédiatement son médecin », insiste le Pr Chetouane.
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Les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs mesures pour améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer, telles que la multiplication des centres de radiothérapie et la création d’un fonds dédié.
Une commission nationale a également été créée pour suivre de près l’évolution de la situation et évaluer l’impact des actions menées.
Si des progrès ont été réalisés, le combat contre le cancer reste un défi de taille. La prévention, le diagnostic précoce et l’amélioration de la prise en charge sont les clés pour réduire l’impact de cette maladie sur la santé publique.
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