Explosion de la demande sociale et effondrement des prix du baril,L’Etat pourra-t-il financer la paix sociale?

Explosion de la demande sociale et effondrement des prix du baril,L’Etat pourra-t-il financer la paix sociale?

les problèmes économiques du pays sont devenus de plus en plus complexes.

Alors que les moyens financiers de l’Etat diminuent, la demande sociale s’accentue. Cela aboutit inévitablement à une explosion des importations financées grâce aux revenus pétroliers, selon les observateurs. La baisse vertigineuse des prix du pétrole atteignant des niveaux inquiétants, entraînera l’affaiblissement des ressources de l’Etat. Par conséquent, la croissance subira un fort ralentissement, le chômage augmentera, la consommation des ménages va se dégrader. L’Etat ne pourra plus financer les importations, expliquent les experts économiques. La contestation sociale encouragée au cours de l’année 2011 par les rattrapages opérés sur les salaires n’est pas près de s’estomper. Les syndicats qui ont opté pour le gel ou la trêve de leurs actions à l’occasion des élections législatives n’attendent que la formation du nouveau gouvernement pour revenir à la charge.

De plus, la flambée des prix des produits de consommation sur le marché, donc l’érosion du pouvoir d’achat, n’est pas de nature à calmer un front social en ébullition, soutenu par la montée au créneau des syndicats. Cette situation comporte un important risque susceptible de dépasser la classe politique, commentent-ils. Poursuivre dans la même logique de dépense publique budgétivore, dépenser sans compter en termes d’augmentations de salaires et de transferts sociaux, financer les investissements d’équipement, n’est pas soutenable. Notons que le marché a constamment recours aux importations qui ne cessent d’augmenter, alors que les infrastructures absorbent 70% de la dépense publique. Alors que le prix du baril de brut se situe au-dessous de la barre des 100 dollars, l’Etat dépense environ 70 dollars en versements de salaires pour calmer provisoirement le front social, en subventions non ciblées, et environ 40 à 50 dollars pour le budget d’équipement, soit entre 110 et 120 dollars.

Dans un cas de fléchissement avéré et continu du cours de l’or noir, la question inquiétante qui se pose est: l’Etat pourrait-il continuer dans cette voie qualifiée de «suicidaire»? Cela étant, dans une conjoncture marquée par les bouleversements et mutations géostratégiques et politiques dans la région, le pari ou le choix de la rigueur et de l’austérité semble être difficile.

Dès lors, comment mettre en oeuvre l’hypothétique plan d’austérité qui pourrait être consacré dans la loi de finances 2013 qui sera inévitablement élaborée sur la base d’un prix du baril relativement bas? 98% des recettes proviennent des d’exportations d’hydrocarbures et on importe, inflation comprise, environ 75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées. Il faut dire qu’en 50 ans d’indépendance, l’Algérie n’a atteint qu’un niveau de développement dérisoire. Cela sans omettre les graves dérives de l’économie prédatrice avec une corruption généralisée.

La sphère de l’informel liée à la logique rentière domine le marché et contrôle plus de 40% de la masse monétaire en circulation et 65% du marché des fruits et légumes, selon les experts. Les réserves de change sont le produit de la rente pétrolière et non de la production de richesses, précisent les observateurs. Si la sécurité des placements en actifs souverains est garantie par les Etats, il n’en demeure pas moins qu’une crise politique réelle ou suscitée en Algérie entraînerait le gel des avoirs algériens à l’étranger, selon certains analystes.

En outre, l’accentuation de la crise en zone euro, suscite une autre interrogation. Au niveau de quels pays sont placés ces stocks? Dans ce contexte, l’Algérie pourra-t-elle récupérer son argent en cas de très graves difficultés dans ces pays? Par ailleurs, les problèmes économiques du pays sont devenus de plus en plus complexes. Les opérations de régulation sont renvoyées aux calendes grecques, notamment dans les domaines économique, social, etc. Jamais la délinquance financière n’a atteint les sommets dramatiques qui sont aujourd’hui les siens