Exploration et exploitation du gaz de schiste, Alger résolue à entamer la phase de production

Exploration et exploitation du gaz de schiste, Alger résolue à entamer la phase de production

Ce gaz non conventionnel est «un potentiel de croissance à ne pas négliger»

Un premier puits-pilote a été foré à In Salah. Le 5e appel d’offres dans les hydrocarbures sera lancé au 3e trimestre 2015.

L’exploitation du gaz de schiste en Algérie avance à grand pas. Les opérations de forage et de compression du gaz de schiste effectuées dans le puits-pilote d’Ahnet (In Salah) ont été achevées au cours de cette semaine.

En effet, Sonatrach a fait de l’exploitation du gaz de schiste un «axe de développement» qu’elle entend mener de manière résolue. C’est ce qu’a indiqué, Saïd Sahnoun, P-DG par intérim de Sonatrach. «Nous avons déjà terminé, au cours de cette semaine, le forage et la compression, et nous nous apprêtons à tester ce puits-pilote afin de vérifier certains paramètres qui déterminent (ses capacités) d’exploitation commerciale» a-t-il souligné en marge du Forum algéro-britannique sur le commerce et l’investissement à Londres.

Ce gaz non conventionnel est pour M.Sahnoun «un potentiel de croissance à ne pas négliger». Son exploitation, permettra à «Sonatrach d’assurer, avec un niveau nettement plus élevé, la sécurité énergétique du pays et de continuer à assurer ses projets de développement».

L’exploitation commerciale du gaz de schiste algérien, d’après les déclarations de M.Sahnoun lors de son intervention au Sommet nord-africain du pétrole et du gaz, est prévue pour 2022, avec une production avoisinant les 20 milliards de m3. Le groupe prévoit également le renforcement de ses capacités de production de gaz de schiste grâce à l’intensification des investissements dans ce domaine pour atteindre les 30 milliards m3 à l’horizon 2025-2027, avait-il dit.

Selon le premier responsable de Sonatrach, des efforts soutenus ont été consacrés, ces dernières années, pour évaluer le potentiel en hydrocarbures non conventionnels, à travers particulièrement la coopération avec des compagnies internationales spécialisées dans ce domaine. Les ressources techniquement récupérables en matière de gaz de schiste sont estimées à près de 700 Tcf (1Tcf=1 trillion de pieds cubes).

Il avait souligné, en outre, que les efforts de l’Algérie pour développer son potentiel des hydrocarbures non conventionnels visaient la sécurisation de l’approvisionnement du marché national et la satisfaction de ses engagements en tant que fournisseur «fiable» du marché européen.

Pour confirmer le potentiel commercial de ces ressources, l’Algérie a besoin de mener un programme de forage de 11 puits, étalés sur une période allant de 7 à 13 ans. L’Algérie est classée au 4ème rang mondial, juste après la Chine, l’Argentine et les Etats-Unis, en termes de réserves de gaz de schiste récupérables.

L’Algérie est classée au 4ème rang mondial

Les réserves algériennes sont estimées à 19.800 milliards de m3, situées essentiellement dans les bassins d’Ahnet, Mouydir, Berkine-Ghadames, Timimoun, Reggane et de Tindouf.

Pour rappel, malgré le scepticisme de certains experts sur la rentabilité de l’exploitation du gaz de schiste et les inquiétudes des écologistes, le gouvernement algérien a choisi d’opter pour ces hydrocarbures non conventionnels.

C’est lors de sa réunion de mai dernier sous la présidence du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, que le Conseil des ministres avait donné son feu vert. Ce dossier a été présenté conformément à la nouvelle loi sur les hydrocarbures de 2013 qui conditionne l’exploration et l’exploitation des schisteux à l’approbation du Conseil des ministres lequel a, ainsi, donné son aval pour le lancement des procédures requises en direction des partenaires étrangers. L’Algérie lancera au 3e trimestre 2015 un cinquième appel d’offres dans les hydrocarbures et envisage d’améliorer les conditions de passation de marché. C’est ce qu’a déclaré M.Sahnoun dans un entretien à l’agence britannique Reuters.