Exploitation du gaz de schiste, Yousfi défend sa thèse

Exploitation du gaz de schiste, Yousfi défend sa thèse
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«L’exploitation du gaz de schiste n’a aucun impact sur l’eau ni sur l’environnement»

«C’est votre rôle, vous devez expliquer aux gens que les eaux souterraines de la région ne seront pas touchées», a-t-il dit en s’adressant aux élus.

Youcef Yousfi ne recule pas. L’exploitation du gaz de schiste est presque une obligation pour assurer l’énergie au pays à long terme. Le ministre de l’Energie a exposé tous ses arguments pour défendre cette thèse devant la commission parlementaire des finances.

Lors d’une réunion tenue jeudi dernier à l’APN, le ministre n’a pas laissé l’ombre d’un doute sur la poursuite de cette démarche. «On ne peut pas importer le gaz de l’étranger alors que le Bon Dieu nous a donné des ressources», a soutenu Yousfi tout en assurant que l’exploitation du gaz de schiste n’aura pas de danger sur la santé des citoyens, ni sur l’environnement. «Je ne comprends pas pourquoi les gens ont attendu le début du forage pour exprimer leurs craintes alors que la loi a été votée en 2013»,s’est-il demandé en rejetant en bloc les visions développées par certains pseudo experts.

LG Algérie

«Ce ne sont que des rumeurs, l’exploitation du gaz de schiste n’a aucun impact sur l’eau ni sur l’environnement», a-t-il plaidé tout en affirmant qu’avant chaque forage, des concertations sont menées entre le gouvernement et les autorités locales pour obtenir l’autorisation. Le ministre a fait savoir qu’avant le forage des études sont élaborées pour connaître la nature du terrain et éviter que la couche des eaux ne soit touchée.

Toujours sur les inquiétudes des gens du Sud, l’hôte des députés pense que la solution est aussi simple: «Ceux qui ont peur n’ont qu’à écouter les experts.» M.Yousfi a sollicité les députés afin de convaincre la population de In Salah «que l’exploitation du gaz de schiste n’a aucun effet néfaste sur la santé». «C’est votre rôle, vous devez expliquer aux gens que les eaux souterraines de la région ne seront pas touchées», a-t-il dit en s’adressant aux élus. En guise de preuve, Youcef Yousfi a exhibé devant eux un échantillon de la roche d’où est sorti le gaz de schiste. «La même que celle de Hassi Rmel».

M.Yousfi a expliqué que chaque pays a comme priorité d’assurer son indépendance énergétique à long terme ce qui justifie, selon lui, le recours à l’exploration du gaz de schiste. Sans l’énergie il n’y aura pas de progrès ni de développement de l’industrie, a-t-il appuyé pour convaincre. M.Yousfi a réfuté l’existence de contradictions entre lui et le Premier ministre.

Il n’y a pas de contradiction entre M.Sellal et moi, a-t-il précisé. Par ailleurs et lors de son exposé sur la politique énergétique du pays, le premier responsable du secteur a indiqué que l’Algérie va revoir à la hausse la capacité de production de ses projets en énergies renouvelables en les portant à 25.000 MW au lieu de 12.000 MW arrêtés en 2011.

M.Yousfi a fait savoir que son département allait présenter dans les prochaines semaines une actualisation du programme des énergies renouvelables adopté en 2011 par le gouvernement.

La nouvelle mouture va contenir une révision à la hausse des capacités des projets dans le renouvelable en les portant à 24.000 ou 25.000 MW au lieu des 12.000 arrêtés dans le programme de 2011. Le ministre a précisé que l’Algérie est en mesure de mener à terme ce projet d’envergure pour produire d’ici à 2030 plus d’un tiers des besoins du pays en électricité à partir de sources renouvelables. Selon lui, le groupe Sonelgaz chargé de la mise en oeuvre de ce projet a déjà achevé les études de faisabilité de l’actuel programme de 12.000 MW et a déjà des estimations sur le coût et la rentabilité de ces projets. Il a ajouté que le gouvernement est décidé à diversifier le bouquet énergétique du pays en optant pour l’énergie solaire malgré ses coûts très élevés qui oscillent entre 10 à 12 DA le kilowatt contre 2,5 DA kWh pour l’électricité produite à partir du gaz.

L’actualisation du programme des énergies renouvelables, rappelle le ministre, vient en application des mesures édictées en décembre dernier par le président de la République qui avait chargé le secteur de l’Energie de promouvoir la rationalisation de la consommation interne d’énergie, tout en développant les énergies nouvelles et renouvelables. Dans son Plan national de développement des énergies renouvelables, l’Algérie avait prévu de dédier 10.000 MW supplémentaires à l’exportation sous réserve de satisfaire à trois conditions que sont un partage de financements avec ses futurs partenaires, une ouverture plus conséquente du marché européen de l’électricité et un transfert de la technologie.