Exploitation du gaz de schiste, Sonatrach refuse d’interrompre ses travaux

Exploitation du gaz de schiste, Sonatrach refuse d’interrompre ses travaux

Le P-DG par intérim de Sonatrach Saïd Sahnoun

Le premier responsable du groupe a reconnu qu’il y a eu une défaillance dans la communication à l’adresse de la population concernée tout en s’engageant à rattraper le coup.



Sonatrach ne cède pas.

La compagnie nationale refuse d’interrompre ses travaux de forage menés dans les puits pilotes de schiste à In Salah. «Nous n’allons pas interrompre l’activité forage des puits pilotes de schiste à In Salah», a déclaré son P-DG par intérim, M.Saïd Sahnoun. Une réponse directe aux revendications de la population de In Salah qui réclame l’arrêt des travaux.

«Demander l’arrêt du forage du schiste c’est demander l’arrêt de l’activité pétrolière en Algérie», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse qu’il a animée hier, au siège du groupe. Le premier responsable a tenté d’apporter quelques explications sur cette question qui a provoqué une sérieuse crise dans le Sud.

A travers des spécialistes du secteur et un documentaire, M.Sahnoun a procédé au suivi par le groupe des opérations de forage en insistant sur l’intérêt qu’accorde la compagnie à l’environnement et à la santé des citoyens.

«Nous ne pouvons pas nous engager dans un projet qui porte atteinte à la santé des citoyens, de nos cadres et à l’environnement», a-t-il certifié, tout en soulignant que toutes les mesures sont prises pour éviter le moindre risque. Le conférencier a même précisé que Sonatrach pouvait bien explorer dans une région lointaine, mais elle a opté pour In Salah afin d’alimenter la ville en énergie électrique. Il a rappelé, dans ce sens, les appréhensions des citoyens sur le dessalement de l’eau de mer au départ, mais qui ont fini par être satisfaits d’avoir l’eau qui coule H24.

M.Sahnoun a, cependant, assuré que Sonatrach va achever dans quelques jours le forage du deuxième puits-pilote de schiste à Ahnet, après le premier déjà réalisé dans le même bassin. «Nous sommes sur le point d’achever cet ouvrage, c’est une question de quelques jours.

Dès que nous terminerons, l’appareil (de forage) sera transporté vers un autre site d’exploration pour lequel il est programmé», a-t-il ajouté sans donner plus de détails.

Sur la contestation qui persiste, le premier responsable du groupe a reconnu qu’il y a eu une défaillance dans la communication à l’adresse de la population concernée tout en s’engageant à rattraper le coup. «Nous n’avons pas communiqué de manière juste, soit en direction des citoyens concernés», a-t-il avoué, tout en indiquant que le groupe allait poursuivre sa campagne de communication en faveur de l’exploration du schiste. «Sonatrach a même fait une offre à la population de In Salah pour aller visiter le site des forages (…) Sonatrach n’a rien caché à ce propos», a-t-il dit.

Selon lui, «une équipe de surveillance de Sonatrach sera dépêchée prochainement dès l’achèvement du deuxième forage à Ahnet pour évaluer, une fois de plus, l’impact environnemental de cette première activité d’exploration de gaz de schiste en Algérie» en vue d’apaiser les esprits.

M.Sahnoun soutient que ces forages permettent d’évaluer le potentiel du schiste en Algérie et de connaître les paramètres d’exploitation de cette ressource non conventionnelle. A la question de savoir si le groupe subit d’éventuelles pressions par des compagnies internationales pour exploiter le gaz de schiste, le P-DG de Sonatrach a réfuté cette allégation en soulignant que la décision de Sonatrach d’opter pour cette ressource non conventionnelle a été dictée en premier lieu par le besoin de satisfaire la demande nationale en gaz qui doit passer de 35 milliards de m3/an en 2015 à 55 milliards de m3/an, en 2025.

M.Sahnoun a démenti les informations sur la participation du groupe français Total dans l’exploration du gaz de schiste. «Cette compagnie n’avait jamais été impliquée dans une opération d’exploration ou de développement de gaz de schiste en Algérie», a-t-il martelé, tout en citant qu’un partenariat a été conclu avec les sociétés Shell, Anadarco, Haliburton et BP.