Exploitation du gaz de schiste : Sonatrach persiste et signe

Exploitation du gaz de schiste : Sonatrach persiste et signe

«Nous ne travaillons pas de manière aveugle. Le puits réalisé à In-Salah est un puits assez classique.»

C’est en somme la réponse apportée, ce dimanche matin, par le PDG de la Sonatrach quant aux protestataires contre l’extraction et l’exploitation du gaz de schiste dans notre pays admettant que «peut-être», Sonatrach n’a pas suffisamment communiqué sur le sujet, reconnaissant que les craintes vis-à-vis de la fracturation hydraulique sont «justifiées». Le gouvernement ne compte pas faire marche arrière sur le dossier d’exploitation du gaz de schiste puisque pas «moins de 70 milliards de dollars sur les 20 années à venir, seront investis dans l’exploitation du gaz de schiste», selon l’annonce faite par Saïd Sahnoun, qui intervenait sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. «Nous ne pouvons pas demander à la Sonatrach de rester en marge de la technologie. Au jour d’aujourd’hui, le mixte énergétique est incontournable. Il est justifié par un grand nombre de considérations», a affirmé à ce propos Saïd Sahnoune expliquant dans la foulée le choix de recourir au gaz de schiste. «Nous avons besoin d’accroître, de renforcer, d’agrandir et de diversifier nos ressources. Ce qui nous permettra de nous adapter aux exigences d’un environnement en constante évolution», a-t-il souligné dans ce sens. «Nous avons comme mission à Sonatrach d’assurer l’approvisionnement du marché intérieur en priorité, sans négliger pour autant la valeur de nos exportations nécessaires pour le développement national», a ajouté le PDG de la Sonatrach, dans son intervention. Autre argument avancé par le  même responsable : la hausse de la consommation interne de gaz naturel. «Nous prévoyons pour cette année 2015 une consommation de gaz naturel estimée à 35 milliards de mètres cubes par an. Nous avons atteint un pic historique en janvier de cette année avec une consommation de 100 millions de mètres cubes en une seule journée», a-t-il dit. Ces déclarations et «assurances» interviennent alors que le mouvement de protestation de la population contre l’exploitation du gaz de schiste s’est poursuivi, hier samedi à In-Salah (Tamanrasset) tandis que d’autres contestations ont été menées dans certaines wilayas du Sud du pays. Le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, s’était rendu, jeudi dernier, à In-Salah pour rencontrer les représentants des protestataires contre «l’exploitation du gaz de schiste dans la région» et les assurer que «l’extraction de cette énergie ne comportait aucun danger», appelant les protestataires, par le biais de leurs représentants, à «faire preuve de sagesse et à s’assurer des conséquences de l’exploitation du gaz de schiste»

Farid Houali

Le  plan d’investissements maintenu

Dans son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, Saïd Shanoun, PDG de la Sonatrach, a affirmé que malgré la chute du prix du pétrole, la Sonatrach a pris la décision de ne pas modifier son plan d’investissement qui s’élève à 90 milliards de dollars entre 2015 et 2018. Le PDG de Sonatrach a affirmé, d’autre part, que contrairement à ce qui est dit, ici et là, «les réserves du pays en gaz naturel ne s’amenuisent pas». «Nous avons besoin tout simplement de les renforcer» ajoute-t-il. «Nous avons un volume de 20 000 milliards de mètres cubes de réserves techniquement récupérables», a-t-il soutenu.