Les affirmations du Premier ministre visant à calmer les esprits des populations du sud quant à l’exploitation du gaz de schiste n’ont pas été apparemment convaincants.
Hier lundi, une marche pacifique anti-gaz du schiste a été organisée à travers les principales artères de la ville d’In-Salah, avec la participation de différentes catégories sociales pour exprimer leur opposition au projet. En même temps d’autres protestataires maintiennent un sit-in devant le siège de la daïra pour réclamer également «l’arrêt de l’exploitation du gaz de schiste». Ainsi malgré les dernières assurances de Sellal, la protestation contre l’exploitation du gaz de schiste se poursuit toujours dans plusieurs régions du sud du pays.
De nouvelles manifestations notamment à Ouargla, Adrar, Tamanrasset et In-Salah contre l’exploitation du gaz de schiste ont été organisées au lendemain de déclarations du Premier ministre. A l’instar d’In Salah, les populations des régions du Sud ne désarment donc pas et continuent à manifester contre l’exploitation du gaz de schiste. La prise de conscience citoyenne sur une question pointue a surpris le gouvernement qui ne sait plus comment calmer le front sans renoncer à son projet. La preuve, ces populations ne semblent nullement convaincues par les propos du Premier ministre qui avait tenté mercredi dernier de rassurer l’opinion. Abdelmalek Sellal a affirmé que le gouvernement n’envisageait pas d’entamer l’exploitation du gaz de schiste à court terme, mais qu’il s’agissait seulement d’une phase d’étude et d’exploration. «Nous ne sommes pas à l’étape d’exploitation du gaz de schiste », a-t-il déclaré lors de l’émission «Hiwar Essaâ» de la télévision nationale. Sellal avait précisé que l’exploitation de ce gaz non conventionnel ne pourrait intervenir avant 2022 ou bien 2030, délai estimé pour l’épuisement des réserves actuelles du gaz conventionnel… Pour sa part, le wali de Tamanrasset Mahmoud Djamaâ a tenu une rencontre, dimanche, avec les représentants des protestataires, et leur a réaffirmé que l’exploitation du gaz de schiste n’était pas au programme du gouvernement et que les travaux en cours dans la région «ne constituent rien d’autre qu’une phase expérimentale». Devant l’ampleur prise par le mouvement anti-gaz de schiste au sud, la marge de manœuvre du gouvernement à réinstaurer à nouveau le calme au sein des populations du sud est étroite .
S. L