La ministre française de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Delphine Batho, a apporté vendredi un démenti officiel à propos de l’éventuel accord entre l’Algérie et la France sur l’exploitation du gaz de schiste en territoire algérien, annoncé pour «bientôt» par Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères.
Des associations françaises avaient vite réagi en dénonçant l’intention de François Hollande de faire de l’Algérie un champ d’expérimentations dangereuses pour l’environnement. Selon ces associations, il apparaît que l’Algérie serait une option incontournable pour ces recherches.
Une vingtaine d’entre elles ont publié une mise en garde dans un communiqué très ferme, intitulé «pétrole et gaz de schiste : pas dans mon jardin ni dans celui de mon voisin». Elles ont indiqué que le Parti socialiste français est apparu dans sa réalité en reniant ses promesses électorales avant les présidentielles.
Elles rappellent également que François Hollande avait déclaré en septembre dernier qu’aucune expérience de ce genre ne serait développée. Les associations ont condamné la décision visant à «faire de l’Algérie un laboratoire dans ce domaine après la mise en échec par la mobilisation populaire exceptionnelle de la tentative de faire des expériences en France».
Elles insistent sur le fait que quelle que soit la méthode utilisée pour extraire le gaz de schiste, le risque de pollution des eaux souterraines existe. Elles sont allées très loin dans la critique de la politique du gouvernement français au sujet de ce dossier, en faisant remarquer que «tout en reconnaissant la responsabilité de la France dans l’ordre colonial injuste et brutal qu’elle a fait régner en Algérie, le gouvernement considère ses anciennes colonies comme un laboratoire pour les expériences qu’il ne peut effectuer sur le territoire français».
Lazhar Houari