Développer, maîtriser et posséder la technologie sidérurgique est un préalable au développement des autres industries et de toute politique industrielle.
Le gouvernement va très prochainement annoncer la création d’un groupement d’entreprises (Sonatrach – Sider – Pherphos) pour l’exploitation des gisements de Gara Djebilet, nous a confié Smain Kouadria, député et membre permanent de la commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification d’Arcelor-Mittal Annaba.
Sider et le ministre de l’Energie et des Mines ont préparé le dossier relatif à ce projet d’envergure, qui sera présenté au gouvernement incessamment, a rapporté le député. «Tout est question de volonté politique, l’Etat algérien a décidé d’exploiter l’important gisement de Gara Djebilet et Mechri Abdallah», a confirmé notre interlocuteur. «Ce groupement industriel d’entreprises publiques, devra prendre en charge l’étude et l’exploitation des mines de Gara Djebilet», a expliqué M.Kouadria.
Les perspectives de ce challenge, signifient pour Arcelor Mittal/ Annaba, une production de 2.2 millions de tonnes d’acier pour 2014-2017, entre autres prévisions chiffrées en matière de production de rond à béton surtout. L’Algérie a le potentiel humain, mais surtout naturel pour mettre en place une industrie sidérurgique.
Toutes les conditions semblent favorables «maintenant que l’adoption de la résolution du Conseil des participations de l’Etat (CPE), pour la renationalisation du complexe d’El Hadjar est imminente» a estimé notre interlocuteur. Aujourd’hui, le Grand Sud offre de grandes opportunités et conditions favorables, incitatives à l’investissement. Le potentiel géologique des gisements de la région de Tindouf, Gara Djebilet et Mecheri Abdelaziz, en l’occurrence, est estimé à 3,5 milliards de tonnes de fer, dont les réserves exploitables sont de 1,7 milliard de tonnes à 57% de teneur de fer plus riche que celui des mines d’El Ouenza et Boukhadra.
Les gisements de Tindouf sont considérés comme les plus grands gisements au monde après celui de Carajas-Brésil. Selon les prévisions des experts, la demande mondiale commence à redémarrer progressivement et évoluera en hausse dans les 15 prochaines années, ce qui motivera la relance de la sidérurgie-métallurgie algérienne.
La réalisation de ce projet est néanmoins confrontée à une contrainte relative à l’acheminement du minerai. Selon notre interlocuteur, «aucun obstacle n’est insurmontable. Il suffit d’y croire et prendre une décision politique courageuse comme l’a fait le Brésil en construisant 882 km de voie ferrée de l’Amazonie jusqu’au port de Sao-Luis». «Le gisement de Gara Djebilet est un projet lourd et coûteux que seule une entreprise de la dimension de Sonatrach est capable d’accompagner», a estimé M.Kouadria.
C’est dire que la position de Sonatrach, en qualité d’acteur technique et financier, représente une grande opportunité financière en y mettant des fonds pour un mégaprojet qui est lui-même rentable et qui rapportera une plus-value en matière de dividendes et en cession d’actions dans les sociétés publiques spécialisées dans l’exploitation des gisements de fer.