Exploitation de Gaz de schiste en Algérie, Cette énergie qui nourrit la polémique

Exploitation de Gaz de schiste en Algérie, Cette énergie qui nourrit la polémique

Cette énergie qui nourrit la polémique

Pour maintenir la stabilité sociale, l’Algérie opte pour le gaz de schiste par contrainte.

Nouvel or noir du XXIe siècle, entre désir d’autonomie énergétique et crainte de dommages écologiques, le gaz de schiste crée la polémique. Au moment où de nombreux pays ont abandonné l’exploitation de ce dernier à cause de ses effets dévastateurs sur l’environnement, l’Algérie a balayé d’un revers de main cette idée, en donnant le feu vert pour son exploitation en 2013 après l’amendement de la loi sur les hydrocarbures. L’argument avancé par le gouvernement a été «la nécessité de renouveler les réserves d’hydrocarbures pour assurer la sécurité énergétique du pays à moyen et long terme». Il semblerait que la menace écologique est secondaire par rapport à l’argument économique. Comment? La pression sociale qui est de plus en plus forte, contraint en effet le gouvernement à monnayer la paix. Les subventions, les augmentations salariales et autres charges sociales, requièrent des ressources financières immenses que certains experts estiment à plus de 50 milliards de dollars chaque année. Or, on sait que l’économie nationale est à 99% tributaire des exportations en hydrocarbures. Sachant que l’énergie fossile est arrivée à son terme, il va falloir trouver d’autres énergies pour maintenir cette paix. La solution de facilité est trouvée dans le gaz de schiste. Qu’importe l’environnement. Les dangers de l’exploitation du gaz de schiste sont nombreux. En premier lieu, le procédé de fracturation hydraulique pollue considérablement les nappes phréatiques, des additifs chimiques contenus dans les tubes. Force est de signaler que ces nappes sont interconnectées, ce qui veut dire que si un bassin est contaminé, son similaire qui se trouve à des milliers de kilomètres sera contaminé lui aussi. Dans ce contexte, les agriculteurs du Sud algérien affichent leur préoccupation, car l’eau par laquelle leurs plantations sont irriguées sera contaminée. Ensuite le rejet de méthane est plus important que pour les autres modes de production de gaz. Son exploitation requiert également une quantité d’eau déraisonnable. Les tremblements de terre sont également engendrés par l’extraction de ce gaz, toutefois ils sont faibles, au point où seuls les experts peuvent détecter cette activité sismique. Ce qu’il y a lieu de souligner, c’est que les travaux d’exploitation lancés dans le bassin d’Ahnet en 2011 à Timimoun, l’ont été bien avant l’amendement de la loi sur les hydrocarbures, qui a été débattue à l’APN en 2013. L’Algérie posséderait 19,800 milliards de m3 de réserves de gaz de schiste. Selon le département américain de l’Energie, l’Algérie est en troisième position derrière la Chine et l’argentine, mais devant les USA. L’Algérie est dotée de sept bassins renfermant ce gaz, il s’agit des bassins de Moundir, Ahnet, Berkine, Ghadames, Timimoun, Reggane et de Tindouf, dont les réserves pour chacun sont estimées techniquement récupérables. Comme toute activité industrielle, le gaz de schiste a ses aspects négatifs et positifs.