Ses experts relèvent la résistance de l’économie nationale à la crise : Le FMI enquête à Alger

Ses experts relèvent la résistance de l’économie nationale à la crise : Le FMI enquête à Alger

La délégation du Fonds monétaire international, qui a été reçue par les ministres de l’Industrie et du Commerce, a souligné les énormes potentialités du pays qui doivent lui permettre de pallier la baisse de ses revenus pétroliers.

La «Maison Algérie» tient bon. Elle repose sur de solides fondations. Le constat vient d’être fait par le FMI qui ne peut être soupçonné de complaisance ou de distribuer des bons points à tout-va. L’Algérie, qui est déjà passée sous ses fourches Caudines, sait de quoi il retourne. Elle a subi un programme d’ajustement structurel traumatisant. C’est vraisemblablement une page sombre de la gestion de ses affaires qui est en train d’être tournée. Sa situation financière, malgré qu’elle se soit sensiblement érodée, démontre une solidité à toute épreuve. Son Fonds de régulation des recettes, s’est certes épuisé, avec la sévère dégringolade des cours de l’or noir qui représentent l’essentiel des revenus, mais elle a dans le même temps su préserver son bas de laine qui se situe autour des 97 milliards de dollars sans, il faut le signaler, avoir recours à l’endettement extérieur. Un fil à la patte qu’elle a, par le passé, longtemps traîné et qui l’a mené tout droit à la faillite. La leçon a été retenue. Plus de deux années, entre mi-juin 2014 et fin 2016, de baisse ininterrompue des prix du baril du pétrole, n’ont pas eu raison de sa trésorerie notoirement affectée certes, mais renflouée par des mesures salutaires à travers notamment l’option du financement conventionnel. Un choix décrié par certains experts et quelques partis politiques d’opposition beaucoup plus enclins à la critique facile, qu’à faire des propositions qui éviteraient une mésaventure au pays. Un débat arbitré par le FMI à son corps défendant. Une délégation de l’institution de Bretton Woods, qui a été reçue tout récemment par les ministres de l’Industrie et du Commerce, a souligné les énormes potentialités du pays qui doivent lui permettre de pallier la baisse de ses revenus pétroliers. Conduite par le chef de mission du FMI pour l’Algérie- Jean François Dauphin, elle a mis en exergue «la capacité de l’économie algérienne, qui possède des potentialités importantes, de surmonter les difficultés dues à la baisse des recettes pétrolières». Une opportunité «pour accélérer le processus de diversification de l’économie algérienne», a ajouté cet expert. Les deux parties ont passé au peigne fin la situation de l’économie algérienne, et les politiques ayant permis à l’Algérie d’amortir le choc extérieur dû à la chute des prix du pétrole. «L’Algérie a pu jusqu’à maintenant supporter le choc grâce à la politique et les mesures adoptées par le gouvernement, ces dernières années et qui ont pu amortir les effets de cette crise», a déclaré à ses interlocuteurs le ministre de l’Energie. L’Algérie qui n’a plus d’autre alternative que de diversifier son économie pour sortir de sa dépendance aux hydrocarbures, table sur les secteurs de l’agriculture, du tourisme et l’industrie pour servir de locomotive. Des «avancées considérables» ont été réalisées ces dernières années dans les domaines de la sidérurgie, des matériaux de construction, l’électronique, la mécanique, le textile et l’agroalimentaire, a indiqué Youcef Yousfi qui a assuré que «ces filières vont permettre d’augmenter, voire de doubler la part du secteur industriel dans le produit intérieur brut du pays dans les prochaines années». Un optimisme que n’a pas démenti le chef de mission du FMI qui a affiché sa satisfaction à l’issue de sa rencontre, le 4 mars, avec le ministre du Commerce Mohamed Benmeradi. Ce n’est pas la première fois d’ailleurs que le Fonds monétaire international voit d’un bon oeil les mesures prises par le gouvernement pour faire face à cette crise financière qui renferme en elle, aussi paradoxale soit-elle une planche de salut pour la surpasser, tout en soulignant la robustesse dont fait preuve l’économie du pays. «L’Algérie avait réussi à absorber le choc pétrolier grâce aux volants de sécurité en place sous forme d’épargne budgétaire, de réserves internationales et d’un faible niveau d’endettement», avait indiqué le chef de mission du FMI pour l’Algérie dans un entretien accordé, en octobre 2016, au blog du FMI. Jean-François Dauphin avait déjà souligné que l’Algérie se trouve devant une «occasion exceptionnelle» pour passer à une croissance durable et réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Une position qui n’a pas changé de cap. Les vents restent encore favorables pour le «vaisseau Algérie».

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