L’association des consommateurs ainsi que les petits éleveurs de volaille s’opposent à la reconduction de l’exonération des taxes douanières au profit de la filière avicole.
S’exprimant, aujourd’hui, lors d’une conférence de presse qu’il a animée, le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur, Mustapha Zebdi, a indiqué que l’association est «contre l’exonération de la TVA et des droits de douanes sur le maïs et le soja au profit de la filière avicole».
Il a estimé que «ni le consommateur, ni l’éleveur ne bénéficient de cette exonération de taxes douanières», soulignant qu’en dépit de cette dernière, le prix du poulet reste très élevé. Il ajoutera : «Que l’argent de l’Etat reste au Trésor public».
Un constat fort tardif puisque «l’exonération de taxes douanières sur l’aliment de volaille est déjà reconduite», selon Kasmi Abdellah, représentant de l’office national interprofessionnel des légumes et des viandes».
Pour rappel, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, avait indiqué récemment qu’il allait défendre auprès du gouvernement la reconduction de l’exonération de la TVA et des droits de douanes sur le maïs et le soja au profit de la filière avicole et que cette mesure sera accompagnée d’un dispositif de suivi et de contrôle.
Pour sa part, Mourad Dif, éleveur, a indiqué que les éleveurs ne bénéficient pas de cette exonération des taxes douanières au profit de la filière avicole, puisque les prix de l’aliment de volaille sont presque les mêmes qu’avant. Ce qui veut dire que ceux sont les importateurs de cet aliment qui bénéficient de ce privilège non pas les éleveurs.
Concernant les prix du poulet, il a estimé que «cela dépend de l’offre et de la demande», soulignant qu’il existe 3.000 éleveurs de volaille à l’échelle nationale et que la production ne se concentre que sur 15 wilayas. Selon M. Dif, «80% des aviculteurs ne sont pas agréés. Dès lors ils ne bénéficient pas des aides étatiques contrairement aux 20% qui restants.
Pourtant, ceux sont ces 80% qui alimentent le marché de la viande blanche». Il a indiqué que dans les moments difficiles, notamment lorsqu’il y a une surproduction, l’Etat achète du poulet chez les éleveurs agréés uniquement. Ceux des 80% non agréésécoulent leur production à perte. «En cinq mois, nous avons connu une perte de 2000 milliards de centimes à l’échelle nationale», a-t-il précisé, soulignant les contraintes administratives pour qu’un éleveur soit agréé.
Il a en outre appelé les pouvoirs publics à «arrêter l’importation de poulet qui nuit aux aviculteurs locaux». L’animateur de la conférence a mis également en exergue l’augmentation des prix des produits agricoles, déplorant le manque régulation du marché. «Tant qu’il n’y a pas de marché régulé, l’anarchie va demeurer et les prix ne seront jamais stables», a-t-il noté.
Lahcene Brahmi