Ils exigent de leurs élèves des articles scolaires de luxe: Ces enseignants en total décalage

Ils exigent de leurs élèves des articles scolaires de luxe: Ces enseignants en total décalage

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Actuellement, un véritable vent de colère souffle dans les milieux des parents d’élèves.

Signe de modernité ou dommage collatéral de la réforme de l’éducation. Ces derniers temps, des parents sont de plus en plus nombreux à se plaindre de certaines pratiques de certains enseignants qui semblent vivre sur une autre planète. Ces derniers exigent des élèves, surtout dans les classes primaires, d’acheter des affaires scolaires très chères. Pis encore, ces demandes se multiplient de jour en jour provoquant la colère de beaucoup de parents en difficulté de finir la mensualité.

Approchés, beaucoup de parents d’élèves se plaignent de ces demandes qui se généralisent. Dans certaines écoles, les parents ont été contraints d’ailleurs de se plaindre auprès des directeurs. Des instituteurs sont arrivés même à menacer les élèves qui ne viendraient pas le lendemain avec des boîtes de peinture à l’huile et des couleurs de haute qualité, coûtant plus de 600 DA. Beaucoup s’interrogent justement si la tutelle est au courant de ces pratiques.

En effet, certains libraires nous ont expliqué que les achats d’articles scolaires confirment largement cette tendance qui dure toute l’année. «Certains parents viennent acheter les crayons de couleur les plus chers. Ils disent que l’enseignant ou l’enseignante leur exige une marque plus chère. Des crayons de couleur qui coûtent dans les 600 dinars» explique un libraire dans la ville de Draâ Ben Khedda. Des parents confirmaient ces pratiques à travers plusieurs communes. «On dirait que ces enseignants vivent sur une autre planète.

Ils ne savent pas que la vie est tellement chère que nous trouvons des difficultés à acheter les articles de la rentrée», constate le parent d’un enfant du primaire. «La dernière fois, ma fille de 4ème année, m’a demandé de l’argent pour acheter de la peinture à l’huile. Ma surprise était grande lorsqu’elle m’a informé que la boîte demandée coûtait plus de 400 dinars» témoigne un autre parent de la ville de Tigzirt qui ajoutait que sa famille refusait d’acheter les boîtes moins chères car son enseignante avait exigé qu’elle soit de la marque demandée.

Pour voir si les programmes scolaires nécessitent tous ces achats quasi quotidiens dans les écoles primaires essentiellement, des enseignants nous ont expliqué que les demandes sont des initiatives individuelles. Un élève n’est pas obligé d’acheter une boîte de crayons de couleur bien particulière ou une boîte de peinture spécifique de marque. «Le pire, c’est que ces articles ne sont utilisés qu’une fois.

Une fois le travail exigé terminé, l’élève n’a plus besoin de ces boîtes. C’est du vrai gaspillage qui ruine la tirelire des parents déjà éprouvée par les «visites» aux…marchés», ironise un ancien instituteur en retraite depuis près de 20 ans.

En fait, les exemples de ces exigences sont nombreux. Actuellement, un véritable vent de colère souffle dans le milieu des parents d’élèves, non encore pris en charge par les associations, mais la sensibilisation est en cours. Certains parents pensent même alerter le ministère de l’Education nationale sur ce phénomène qui se développe dans les écoles. «On sait que les études actuelles exigent des outils particuliers, mais les enseignants ne doivent pas exagérer non plus. Ils vivent sur la même planète que nous. Ils connaissent les mêmes difficiles fins de mois, comme nous. Alors au moins qu’ils oublient ces histoires d’exiger des articles plus chers», fulmine un parent visiblement désabusé.

Enfin, il est à noter que les parents d’élèves espèrent que la tutelle va prendre en charge ce problème car c’en est vraiment un. «On ne peut pas acheter des articles scolaires chaque matin à nos enfants.

C’est vraiment difficile. Les responsables du secteur doivent faire attention à ce qui se passe dans les écoles. Il y a des phénomènes qu’il faut vraiment surveiller de près avant qu’ils ne prennent des allures de plus en plus grandes», conseille, un ancien directeur d’école en retraite.