La décision prise par la justice contre les travailleurs de l’éducation et la menace de Benbouzid de radier des effectifs de la Fonction publique, les travailleurs en grève, sont des décisions «extrêmement graves», a commenté Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), lors de l’ouverture, hier, des travaux du comité central du PT, à la mutuelle des matériaux de construction à Zéralda.
La Secrétaire Générale du PT demandera à l’occasion au Premier ministre à intervenir afin de mettre fin au malaise que vivent les travailleurs de l’Éducation.
«Intervenez et arrêtez cette dérive, Monsieur le Premier ministre», a-t-elle accentué affirmant que «ces derniers développements s’inscrivent en porte-àfaux avec les orientations du gouvernement algérien notamment sur le plan économique». «Le gouvernement qui lutte contre la corruption a besoin d’institutions fortes ainsi que de préserver sa crédibilité.
Ce gouvernement ne doit pas opprimer les milliers de travailleurs. Ces derniers ne sont pas des terroristes», a-t-elle tonné. La secrétaire générale du PT qui a réitéré que le droit à la grève et aux négociations est légitime, déplore l’instrumentalisation des contractuels auxquels la tutelle fait recours dans le but de casser la grève.
La première responsable du PT s’est interrogée sur les finalités de cette répression vu que les négociations entre les Syndicats de l’éducation et la tutelle, ont déjà eu lieu. «Pourquoi ce changement d’attitude. De quoi se mêle la justice», s’est demandée Louisa Hanoune. Elle s’est interrogée également sur l’utilité de l’existence de plusieurs versions des négociations chez les Syndicats.
Le PT condamne en effet, fermement le contenu du communiqué du ministère de l’Éducation portant sur la radiation des grévistes de la Fonction publique. «Les augmentations réelles ne sont pas adéquates avec les chiffres publiés dans la presse.
L’augmentation a été calculée en ajoutant la prime de rendement individuel au salaire de base alors que cette dernière n’est pas fixe», a-t-elle fait remarquer concluant que ce dossier dépasse les prérogatives du ministre de tutelle dans la mesure où on le bloque à chaque fois que la décision arrive à la Fonction publique. «Le pays qui opte pour le gel de la peine capitale ne peut pas réserver un tel traitement à des fonctionnaires», a remarqué la secrétaire générale du PT.
Selon cette dernière, la décision d’exclure les grévistes de la Fonction publique s’inscrit en faux avec les discours glorifiant les activités des femmes qui ne cessent de se multiplier ces derniers jours en ce sens que la grande majorité des travailleurs dans le secteur de l’éducation ainsi que celui de la santé est composée essentiellement de femmes.
Nombreuses sont celles qui ont été malmenées lors des sit-in et des marches organisées. Louisa Hanoune qui dénonce ces pratiques souligne que la répression ne distingue pas entre l’homme et la femme, bien qu’elles soient étrangères à nos us et coutumes.
Djedjiga Rahmani