L’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, condamné en appel à cinq ans de prison ferme pour atteinte à l’unité nationale après ses déclarations controversées sur l’Algérie, s’est vu exclu de la grâce présidentielle tant attendue en France, à l’occasion du 63e anniversaire de l’Indépendance. Il a décidé de ne pas contester sa condamnation en cassation.
Bien que Paris ait espéré obtenir la grâce présidentielle pour le romancier de 80 ans, Sansal détenu depuis sept mois et condamné à cinq ans de prison ferme, n’en a pas bénéficié. Ses partisans ont annoncé samedi 5 juillet qu’il ne ferait pas appel de sa condamnation en cassation.
Boualem Sansal ne contestera pas sa condamnation en cassation
Boualem Sansal ne fait pas partie de la liste des 6500 prisonniers qui ont bénéficié de la grâce présidentielle d’Abdelmadjid Tebboune. Cette nouvelle a provoqué plusieurs réactions enFrance et de la déception chez ses proches, tant l’attente était grande autour de cette grâce collective, décrétée vendredi dernier, à l’occasion du 63e anniversaire de la fête de l’Indépendance.
Selon la présidente du comité international de soutien à l’écrivain, en l’occurrence Noëlle Lenoir, « il ne fera pas de pourvoi en cassation (…) ça veut dire que la condamnation est définitive« . Par ailleurs, les proches de l’écrivain ont indiqué à l’AFP « qu’il ne fera pas de recours« .
Pour rappel, Boualem Sansal, emprisonné depuis sept mois après son arrestation à l’aéroport d’Alger, a vu sa condamnation confirmée en appel mardi dernier. En principe, il dispose de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation.
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Des appels à une « grâce humanitaire »
Parmi les charges retenues contre Boualem Sansal par la justice algérienne, figurent des déclarations faites en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontière. L’écrivain y avait affirmé que « durant la période coloniale française, l’Algérie aurait hérité des territoires qui appartenaient auparavant au Maroc ».
Après la confirmation de sa condamnation initiale en appel, les proches de Boualem Sansal gardent toujours l’espoir d’obtenir « une grâce humanitaire à titre personnel » en faveur de l’écrivain, âgé de 80 ans et atteint d’un cancer.
Pour rappel, le Quai d’Orsay, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a précédemment appelé les autorités algériennes à un « geste d’humanité » en faveur de Boualem Sansal. Cependant, suite à son procès en appel, Paris a vite qualifié la décision de la justice algérienne « d’incompréhensible et d’injustifiée » : « La France regrette la condamnation en appel à une peine de prison ferme de notre compatriote Boualem Sansal qui maintient la peine prononcée en première instance« .
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