Exceptionnel accueil pour le premier ministre français à Oran, Des youyous pour Ayrault

Exceptionnel accueil pour le premier ministre français à Oran, Des youyous pour Ayrault

Jean-Marc Ayrault a eu droit à un traitement inoubliable

Le maire d’Oran a été éloquent en présentant le boulevard de la Soummam qui garde intacte l’architecture coloniale.

Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, n’est pas passé inaperçu en se rendant hier à Oran. Son passage dans le centre-ville lui a valu tous les honneurs, notamment en battant le pavé sur le Front de mer, ce balcon construit par le maire d’Oran en 1956, en réponse à Albert Camus qui a écrit dans son livre La Peste, que les Oranais ont tourné le dos à la mer. Un accueil chaleureux lui a été réservé.

Arrivé au lieu «la Punaise» au boulevard de l’ALN, ex-Front de mer, Jean-Marc Ayrault a eu droit à un traitement exceptionnel. En effet, plusieurs familles n’ont rien trouvé de mieux à faire pour le saluer, que de lancer des youyous spontanément à partir des balcons des habitations de leurs résidences. Quelques minutes auparavant, le Premier ministre français a, au niveau du boulevard de la Soummam, eu des explications sur la somptueuse rue qui n’a connu aucun changement depuis la date du recouvrement de la souveraineté nationale, le 5 Juillet 1963.

Le maire d’Oran, Noureddine Boukhatem, a dans son récit laconique été éloquent en présentant le boulevard de la Soummam qui garde intacte l’architecture coloniale. Sa visite à Oran a été une occasion pour joindre l’utile à l’agréable. La matinée a été consacrée à inspecter la cimenterie Lafarge située dans la commune d’Oggaz, près de Sig, rattachée administrativement à la wilaya de Mascara. Il s’est rendu ensuite dans la commune d’Oued Tlélat, très précisément à l’usine Renault, où il a réitéré l’engagement de la France quant au respect des délais dans la construction de l’usine et la fabrication de la première voiture prévue pour le mois de novembre 2014. L’après-midi, le Premier ministre français s’est rendu à l’Ecole polytechnique où il devait prononcer un discours en présence des hommes d’affaires locaux et enseignants de ladite école.

La France peut donc s’enorgueillir de l’investissement de ses opérateurs économiques en Algérie. Bien qu’elle continue à perdre du terrain en Algérie, elle ne lâche tout de même pas en décidant de mettre fin aux déclarations de bonnes intentions et les visites de prospection répétées, la finalité tant recherchée serait contre toute attente de reconquérir le terrain et rattraper le temps perdu.

La visite d’Ayrault est plus que révélatrice. Tout a été fait à Alger où plusieurs projets concrétisés sont évoqués. Une dizaine d’accords ont été ratifiés par des entreprises algériennes et françaises.

Différents domaines sont concernés, à commencer par l’agriculture, l’agroalimentaire, l’énergie, les transports et la santé. Cela survient dans la perspective de varier les partenariats, après celui industriel qui est déjà engagé par des projets à l’exemple de l’usine Renault, la nouvelle usine Sanofi, l’unité de production de gaz industriel d’air liquide et la poursuite des investissements engagés par le groupe Lafarge. Ajouté à ceux-là, le projet du groupe Schneider. «Nous sommes sur la bonne voie», a déclaré le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, à la clôture de la rencontre économique franco-algérienne organisée conjointement par le FCE et le Medef. Comme il a salué «les mesures prises par le gouvernement algérien qui ne peuvent que favoriser nos échanges en améliorant l’environnement des affaires et en renforçant la sécurité juridique». Les accords signés entre les deux parties à l’issue de ce forum, «sont un motif de satisfaction témoignant de l’avancée appréciable dans la mise en oeuvre des partenariats entre les entreprises», a affirmé pour sa part, le Premier ministre algerien, Abdelmalek Sellal.

Ce dernier s’est dit, tout en étant convaincu que «nous sommes capables d’évoluer ensemble vers une véritable coopération industrielle, de nature à modifier la structure de nos échanges basés aujourd’hui sur les ventes de produits industriels à forte valeur ajoutée, d’un côté, et l’achat d’hydrocarbures, de l’autre». Et de plaider pour «un partenariat industriel à la hauteur des volumes des échanges et à la hauteur des potentialités algériennes».