Examens du 1er trimestre : la « semaine bloquée » réactivée au primaire

Examens du 1er trimestre : la « semaine bloquée » réactivée au primaire
Semaine bloquée au primaire

Les examens du premier trimestre au cycle primaire est marquée cette année par le retour controversé de la « semaine bloquée », une organisation qui suspend les cours réguliers au profit exclusif des évaluations.

Si le Ministère de l’Éducation nationale justifie cette mesure par la nécessité d’« unifier le travail » et d’« assurer le bon déroulement des programmes », son application sur le terrain est loin d’être homogène, engendrant confusion et disparités dans les wilayas.

Dans un effort apparent pour structurer le déroulement pédagogique et garantir l’acquisition des connaissances – notamment pour les élèves de cinquième année préparant l’examen de fin de cycle – la décision d’organiser les examens trimestriels dans le cadre d’une « semaine bloquée » pour les élèves du primaire a été réactivée.

Cette mesure, qui avait déjà soulevé de vifs débats lors des saisons précédentes, s’appuie, selon certaines directions de l’éducation, sur la décision ministérielle n° 269 du 11 novembre 2025.

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Selon le quotidien arabophone, Echorouk, plusieurs Directions de l’Éducation de wilaya ont rapidement emboîté le pas, notifiant les directeurs d’écoles primaires dès le 26 novembre de la tenue de cette semaine dédiée aux évaluations, prévue du 7 au 11 décembre. Les instructions sont claires : les cours doivent impérativement être achevés avant cette période.

Les dispositions clés de la semaine bloquée :

  • Garantir la présence continue des élèves.
  • Allouer 2h30 le matin et 2h l’après-midi pour l’organisation des examens.
  • Les enseignants devront utiliser le temps restant pour la correction et la révision au sein de l’établissement.
  • Les classes de préscolaire et de première année sont exemptées, les cours devant se poursuivre normalement pour ces niveaux.

Semaine bloquée au primaire  : entre directives ministérielles et confusion sur le terrain

Cependant, l’application de cette directive ministérielle est loin d’être unanime. Des directions de l’éducation ont manifesté un rejet pur et simple de la « semaine bloquée », estimant que le cycle primaire n’exige pas une telle ampleur de fermeture et de contrainte.

Elles préfèrent s’en tenir au système ordinaire d’examens échelonnés, sans geler les cours ni imposer de longues heures de présence aux jeunes élèves.

Cette dualité entre les circonscriptions qui refusent et les écoles qui s’entêtent à appliquer ce dispositif a engendré une vague de critiques chez les parents d’élèves, désemparés face à des procédures non unifiées qui changent d’une école à l’autre.

Les partisans de la « semaine fermée » avancent des arguments solides : elle créerait un climat propice aux examens, permettrait aux enseignants de se concentrer sur la correction et la révision sans la pression du temps de cours, et assurerait une meilleure équité par l’unification du calendrier.

À l’inverse, les voix dissidentes pointent du doigt le risque de charge excessive sur les élèves du primaire. Inspecteurs et enseignants craignent que de longues périodes d’examen soient inadaptées à l’âge des enfants. Ils soulignent également la perturbation du rythme pédagogique pour les classes non concernées et la pression organisationnelle supplémentaire sur les équipes administratives.

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Au-delà de la forme organisationnelle, des spécialistes de l’éducation alertent : se concentrer uniquement sur la « semaine fermée » ne doit pas masquer les priorités fondamentales. Ils appellent à un recentrage sur les méthodes d’enseignement, l’allègement de la pression psychologique sur les élèves et l’amélioration du contenu des évaluations.

Avant de pérenniser ce système, ils insistent sur la nécessité d’une évaluation complète de son impact réel sur l’acquisition scolaire.