Tripotage de résultats, pratiques staliniennes, mascarade. Aucun mot ne semblait trop fort pour Louisa Hanoune qui commentait, hier, les résultats du scrutin. La secrétaire générale du Parti des travailleurs crie au scandale. Elle accuse l’administration d’avoir spolié sa formation politique de plusieurs sièges. Le bureau politique se réunira demain pour étudier la meilleure riposte.
C’est une Louisa Hanoune fulminant contre l’administration qui livrait sa lecture des résultats des législatives. Elle conteste les résultats rendus publics par le ministre de l’Intérieur et atteste que jusqu’à hier, le «tripotage» des voix continuait. Les résultats du dépouillement et ceux annoncés sont totalement différents dans plusieurs wilayas. A Alger, Hanoune n’évoque pas moins de quatre sièges arbitrairement enlevés au PT. Et ce n’est pas le seul exemple. La fraude, dit-elle, est généralisée. «Les résultats annoncés sont une provocation énorme car ne correspondant en rien à la volonté populaire telle qu’elle s’est exprimée dans la campagne électorale et le jour du vote.» Rageant contre le score attribué au FLN, elle poursuit «220 sièges pour le FLN ? C’est un score irréel tout comme le sont les 20 sièges dont a été crédité le PT» et d’ajouter : «C’est un scrutin digne des pires pratiques staliniennes, voire à la Ben Ali.» Pour la secrétaire générale du PT, il ne fait aucun doute : le taux de participation a été gonflé dans le but de favoriser le FLN. L’administration a également «sanctionné politiquement » le parti de Hanoune. Pour quelles raisons ? Elle avance quelques pistes comme les positions du parti qui dérangent, mais qui ? Probablement autant à l’interne qu’à l’extérieur. Ne se contentant pas de falsifier les résultats même partiels, l’administration, selon Hanoune, continuait hier «le tripotage des quotas déterminés arbitrairement alors que les résultats officiels ne correspondent dans aucune wilaya aux résultats établis par les P-V des bureaux de vote». De tout cela, les observateurs étrangers n’ont visiblement rien vu mais la numéro un du PT ne se faisait pas d’illusion quant à la mission qu’ils devaient effectuer en Algérie. En témoigne le quitus qu’ils viennent d’offrir aux autorités. Seule question que se pose Hanoune : quels gages ont-ils reçu en contrepartie ? Pointant du doigt les partisans du statu quo, qui, dit-elle, ont été dérangés par l’élan populaire né d’une campagne intense et ont tenté, par le score attribué au PT, de le briser. Un dessein qui ne se réalisera pas, promet Louisa Hanoune qui affirme que le combat continue. Son parti introduira rapidement des recours. Des actions concertées avec d’autres partis ne sont pas exclues. Au nom de l’Alliance pour une Algérie verte, le MSP a déjà pris attache avec le PT. Une rencontre est prévue entre les deux partis. Dès demain, le bureau politique se réunira pour, d’une part, évaluer les résultats et arrêter des actions pour riposter à ce que le PT considère comme la provocation de trop.
