Evitez les bouchons et les radars sur Facebook avec «Info Trafic Algérie»

Evitez les bouchons et les radars sur Facebook avec «Info Trafic Algérie»
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«Radar caché double voie Garidi-Hussein Dey vers H-Dey, juste avant Drid Hocine». Ceci n’est pas un SMS que vous envoie un ami ou un parent. Il s’agit d’un post d’un automobiliste membre du groupe «Info trafic Algérie», créé sur Facebook, par des usagé(e)s qui ont «assez de perdre (leur) temps dans les bouchons».

Une communauté des usagers de la route est née sur la toile DZ. «Info trafic Algérie» (ITA), un groupe créé sur Facebook, et ouvert à tous, propose, grâce à une participation volontariste de ses membres, de partager des informations utiles sur l’état du trafic routier dans plusieurs villes d’Algérie. Les animateurs de ce groupe en sont aussi les utilisateurs. Une sorte d’adaptation web à la sauce algérienne du procédé utilisé par les camionneurs d’outre-mer qui communiquent entre eux par radio pour se signaler mutuellement une route coupée, ou un contrôle routier. «Vous en avez assez de perdre votre temps dans les bouchons ?? «Info trafic Algérie» vous permet, grâce à la participation de tous les membres, de consulter l’état du trafic routier et les conditions de circulation en temps réel (on fera notre possible) près de chez vous, dans les principales villes, et surtout toutes les autoroutes d’Algérie», lit-on dans l’à propos de la page Facebook de ce groupe.

La finalité étant de permettre, à tout moment, aux membres du groupe, de consulter en temps réel, les conditions de circulation automobile. On peut, néanmoins, se demander pourquoi le choix du réseau social Facebook, comme support d’échange entre les membres, et non pas de Twitter ? Pour beaucoup d’utilisateurs d’ITA, Twitter est plus adapté, car «permettant plus de rapidité dans la diffusion de l’information». Pour l’un des six administrateurs du groupe ITA, la raison motivant ce choix est toute simple : «Facebook a l’avantage d’être beaucoup plus populaire en Algérie.» Une appréciation que confirment les chiffres. Facebook, c’est aujourd’hui près de 4,5 millions utilisateurs en Algérie. Pour l’instant, le nombre d’internautes ayant adhéré à la démarche de ce groupe reste encore inférieur à 1.000 (plus exactement 694 membres lundi dernier). La majorité des membres réside dans les principales villes du pays : Alger, Bejaïa, Hassi Messaoud, Sétif, Oran, Tlemcen, Boumerdes, Blida et Tizi Ouzou, entre autres.

La naissance du groupe

Infos Trafic Algérie» est le fruit d’une idée d’une internaute d’Alger, dont le pseudonyme sur Facebook est «Marie la Pagaille». «Ce groupe a été crée par moi-même, le vendredi 24 mai 2013. On est six administrateurs à s’entraider pour l’animer. Les membres ont pour la plupart l’Internet mobile ce qui leur permet de diffuser l’information en temps réel», explique-t-elle. L’idée de départ, «Marie la Pagaille» était «d’échanger, entre amis, des informations sur l’état de la circulation automobile à Alger et ses environs. Finalement beaucoup de personnes ont aimé le concept.» Le groupe a donc commencé à s’élargir et avec lui l’étendue du territoire de l’information. D’Alger et sa périphérie, elle s’est s’élargie à d’autres villes du centre pour arriver jusqu’à Oran et Tlemcen à l’ouest et Sétif à l’Est. Le sud du pays, une région que beaucoup croient épargnée des bouchons routiers, «est également présent dans le groupe», affirme Marie La Pagaille qui cite comme exemple la ville de Hassi Messaoud.

Le flux des messages qui parviennent à ITA est assez important. En plus des informations qui renseignent, en temps réel, sur les conditions du trafic routier à des endroits précis, il y a aussi des conseils pratiques et des indications sur les axes à éviter. On y trouve même des messages d’alerte à l’adresse des membres du groupe qui ont tendance à appuyer facilement sur l’accélérateur pour les avertir de la présence de radars à certains endroits. Le tout est partagé avec convivialité et humour, du genre : «gros bouchon à l’entrée de Boufarik. Prévoir pyjamas et brosse à dent». C’est ce qui explique l’engouement que connaît ce groupe. En à peine une semaine, Info Trafic Algérie a franchis la barre des 600 membres.

Perspectives de développement

La page du groupe est appelée à se développer. Pour arriver à une meilleure gestion des informations, un des membres de la région d’Alger, Nassim Smake, a proposé de diviser le territoire de la capitale en plusieurs zones réunissant chacune les agglomérations proches les unes des autres, comme Ben Aknoun, Cheraga, et Delly Brahim. L’idée est aussi de créer pour chaque zone une sous section pour y publier un tableau journalier. Chaque zone aura donc son propre statut et les membres relevant de la dite zone laisseront leur informations sous forme de commentaires au statut. Selon l’initiateur de l’idée, cela donnera l’avantage aux membres ne pas se perdre dans la recherche d’une information particulière parmi plusieurs publications et d’aller directement vers ce qu’ils recherchent. «Marie la Pagaille», affirme avoir, avec les autres administrateurs, ce souci d’améliorer le fonctionnement de ce partage d’information. «Nous pensons à mettre un numéro de mobile vers lequel les membres pourront envoyer le point route par SMS, pour qu’on puisse partager instantanément sur le groupe». Il y a également l’idée, ajoute-t-elle d’élargir ce réseau en créant notamment un nouveau groupe sur Twitter, voire même de lancer un site web dédié au trafic automobile en Algérie. Car, il faut bien le reconnaître, les limites d’une page de groupe sur Facebook sont bien connues. L’option groupe offre, certes, des fonctionnalités utiles comme celle donnant la possibilité d’envoi de mails aux membres du groupe. Mais cette option se désactive automatiquement dés lors que les membres atteignent le nombre de 5.000. Aussi, une page de groupe, n’est pas indexée sur Google et n’offre donc pas d’instruments de mesure d’audience permettant de faire évoluer le contenu en fonction des attentes des membres. Il reste donc à prospecter d’autres perspectives car l’idée est si intéressante qu’elle mérite qu’on lui donne toutes ses chances.