Eviction des leaders de l’ex-Alliance présidentielle : présidentielle 2014 en vue ?

Eviction des leaders de l’ex-Alliance présidentielle : présidentielle 2014 en vue ?
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L’éviction dernièrement des leaders des partis de l’ex-Alliance présidentielle a suscité des réactions diverses chez les universitaires et les analystes en Algérie, certains l’expliquant par l’approche de l’échéance présidentielle de 2014, d’autres par le souci de la pratique démocratique au sein des partis dans une logique d’alternance au pouvoir.

L’Alliance présidentielle constituée auparavant du parti du FLN, du RND et du MSP a connu des remous internes qui ont conduit au retrait de confiance de Abdelaziz Belkhadem (FLN), à la démission de Ahmed Ouyahia pour le RND et à la renonciation par Bouguerra Soltani à un autres mandat à la tête du MSP.



Pour l’universitaire Nasseredine Djabi, la crise au sein des partis de l’ex-Alliance et l’éviction de leurs dirigeants est « intimement liée à l’élection présidentielle de 2014 », avec l’intention d’élaborer une nouvelle carte politique en relation avec cette échéance électorale.

« Les dirigeants des partis de l’ex-Alliance n’ont aucune chance pour la prochaine élection présidentielle » a-t-il soutenu, se demandant toutefois si l’abandon de la scène politique était « définitif ou provisoire dans la perspective de mieux la réinvestir ».

LG Algérie

M. Djabi voit néanmoins dans cette situation « un aspect positif » car permettant un exercice « qu’on peut qualifier de démocratique » au sein des structures de ces formations politiques d’autant, a-t-il dit, que le parti de Soltani a essuyé un revers lors des élections précédentes, qu’Ouyahia est resté plus proche de l’administration que du parti quant à Belkhadem il était tout simplement indésirable.

M. Ahmed Adhimi a, pour sa part, déclaré que l’éviction des dirigeants des partis de l’ex-Alliance présidentielle est due à un besoin d’alternance à l’approche de l’élection présidentielle.

La véritable action politique au sein des partis qu’ils soient « grands » ou « petits » est « totalement inexistante », a estimé M. Adhimi qui considère que les militants des partis politiques « ne peuvent jouer un rôle positif et choisir les responsables en toute démocratie et transparence ». Dans notre pays, a-t-il dit, « un chef de parti est un responsable à vie », sauf s’il est évincé.

Les présidents des partis politiques restés longtemps à la tête de leur formation auraient du, de l’avis de Mourad Chahmat, laisser place à une véritable pratique démocratique afin d’éviter les conflits et les divisions qui affaiblissent le parti et porte atteinte à sa réputation auprès de l’opinion publique nationale et même internationale.

« Ces chefs de partis étaient arrivés à la conviction qu’ils dirigeaient une propriété privée acquise par ancienneté », a-t-il ajouté, précisant que « ce type de mentalité a concouru à la régression de la pratique politique dans notre pays et au manque de confiance du citoyen envers tous les partis ».

Plus grave encore, a-t-il poursuivi, « les nouveaux partis sont très loin de la véritable action politique » du fait du « niveau culturel et politique limité de leurs leaders motivés par l’acquisition de profits personnels par des voies détournées ».

M. Mohamed Lagab a, de son côté, déclaré que les chefs de partis qui ont été forcés d’abandonner la présidence de leurs formations ou l’ont fait de leur propre gré », méritent leur éviction. Ils doivent céder la place aux jeunes et aux compétences nationales pour une alternance au sein du parti dans un souci de relance politique.

Il propose, dans ce contexte, dans le cas ou les politiques revendiqueraient la limitation du mandat présidentiel « de limiter d’abord le mandat d’un président de parti et d’APC, de définir les critères d’accession à ces postes et d’empêcher tout venant de créer un parti, un journal ou une école privée ».

L’universitaire et journaliste Abdelalli Rezagui estime que l’agitation au sein des partis de l’ex-Alliance présidentielle est essentiellement motivée par l’approche de l’élection présidentielle sans lien aucun avec l’exercice démocratique.