Eventuel gel de la loi des Bahamas par la Fifa : Peur bleue pour les «Verts»

Eventuel gel de la loi des Bahamas par la Fifa : Peur bleue pour les «Verts»

Mohamed Touileb

L’équipe nationale algérienne, comme beaucoup d’autres sélections d’Afrique et du monde, est constituée d’un bon nombre de  binationaux. Cela été rendu possible grâce à la loi des Bahamas, proposée par l’ancien président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua. Un mécanisme, voté le 30 mai 2008 aux Bahamas, qui a permis aux footballeurs ayant joué dans les catégories jeunes d’un pays de changer de nationalité sportive. A l’époque, le cap des 21 ans passé, les joueurs ne pouvaient plus changer d’équipe nationale. Aujourd’hui, des bruits de couloirs évoquent une probable annulation de cette pratique par la Fédération international de football (FIFA). Assez pour éveiller les craintes.

Ça serait un véritable coup dur pour les nations qui n’ont pas de politiques sportives véritables. Et, malheureusement, l’Algérie du football en fait partie. Depuis 10 ans maintenant et l’instauration de la loi des Bahamas, «El-Khadra » a pu compter sur ses enfants nés ailleurs. Une bonne vingtaine d’entre eux a pu renforcer les rangs des «Fennecs ». On citera les Yebda, Belhadj, Meghni, Ghezzal outre les Bentaleb, Feghouli ainsi que  Ghoulam et Benzia récemment. Une certaine dépendance aux «Verts » estampillés  «made in France » lorsque le football intramuros ne produit pas grand-chose.

Pour ne pas dire plus rien. La loi des Bahamas a changé le visage footballistique à travers les quatre coins de la planète. Beaucoup de pays ont pu renforcer leurs sélections pour s’affirmer, dans leurs continents respectifs, comme des équipes émergentes.

Aussi, à titre d’exemple, le niveau technique de la Coupe d’Afrique des nations a connu une évolution considérable avec la venue des talents ayant fait le gros de leur formation au Vieux Continent.

Le gel de cette «dérogation » pourrait causer bien des tracas. D’autant plus que son instauration a «encouragé» l’inertie pour ce qui est de l’implantation des centres de formations et la mise en place de réels projets pour aider le sport roi local à gagner en galons.

Le lifting qui pourrait affaiblir les faibles

Cette abrogation éventuelle est un vrai casse-tête. Surtout quand on sait que la FAF travaille, depuis un certain moment, pour essayer de convaincre, l’international de l’Equipe de France «espoirs », Houssem Aouar (20 ans/Olympique lyonnais), de porter le maillot de l’EN pour les prochaines échéances. C’est pour dire que cette addiction à l’importation est toujours là. Même si de l’eau a coulé sous les ponts, le produit outre-mer, on en est toujours dépendant.

Cette alerte lancée devrait donc interpeler les gens qui essayent de donner l’impression qu’ils sont des formateurs dans l’âme et qui appellent à anticiper les choses. Ainsi, ce qui sera un coup dur réel pour les nations dites «secondaires » du sport à onze, pourrait être un élément déclencheur pour abolir la «sujétion » footballistique. Autrement, les dépendants pourraient en faire les frais de l’annulation de la loi qui a donné des forces aux «faibles ».

Les alternatives pour échapper à la déperdition sportive, il n’y en a pas mille. Il faudra considérer plus la matière première locale et la mettre dans des conditions optimales afin d’avoir un produit répondant aux normes internationales. Facile à dire. Difficile à concrétiser avec les mentalités qu’on connaît.