Les frais de cette aventure, on les paie encore aujourd’hui
L’agrément des extrémistes islamistes du FIS par le pouvoir a été une véritable aventure.
L’Algérie célèbre aujourd’hui le 25e anniversaire des événement sanglants du 5 octobre 1988.
Suite à ces évènements, les autorités de l’époque ont été contraintes de procéder à la révision de la Constitution, d’adopter le multipartisme et d’ouvrir le champ médiatique.

Le journal arabophone Echourouk a publié, dans son édition d’avant-hier, une lettre adressée par 18 personnalités au président Chadli Bendjedid dans laquelle elles dénonçaient la dégradation de la situation socio-économique et la torture pratiquée contre les manifestants.
Les signataires de la lettre, tous issus de la période de la colonisation française, ont demandé des réformes politiques pour mettre les jalons d’une vie démocratique qui permettrait au peuple de choisir ses représentants.
Ils ont demandé l’organisation d’une conférence nationale, le report de l’élection présidentielle et une période de transition durant laquelle toutes les libertés démocratiques, comme la liberté de réunion, d’expression et de création des associations, seraient respectées. Les signataires de la lettre sont, selon la liste publiée par Echourouk, Belaïd Abdeslam, Affane Djilali, Bentobal Lakhdar, Abdelaziz Bouteflika, Chaid Hamoud, Cherif Belkacem, Feddal Ahmed, Guennez Mahmoud, Haroun Mohamed Ali, Khene Lamine, Lacheref Mostefa, Rédha Malek, Mohammedi Saïd, Mostaghanemi Rachid, Moulay Brahim, Saâdi Salim, Soufi Lahcène et Zebiri Tahar.
Ces derniers ont appelé à tirer les leçons des événements du 5 octobre pour éviter au pays de nouveaux évènements tragiques. Mais le pays qui était à genoux sur le plan économique et social n’a pas su éviter la catastrophe sur le plan sécuritaire.
L’agrément des extrémistes islamistes du FIS par le pouvoir a été une véritable aventure qui a fait plonger le pays dans une décennie de feu et de sang. L’arrêt du processus électoral en 1991 a été la goutte qui a fait déborder le vase du caractère dangereux des islamistes qui ont proclamé la démocratie comme illicite bien avant qu’ils ne remportent définitivement les élections.
Les frais de cette aventure, on les paie encore aujourd’hui.