Tout le long des événements qui ont secoué la wilaya de Ghardaïa, on a très peu entendu les ex ministres et responsables de la région.
Ni Slimane Chikh, ex ministre de la culture puis de l’Education, ni Hadj Nasser, ex Gouverneur de la Banque d’Algérie, sous Mouloud Hamouche n’ont pipé mot.
Ahmed Benbitour, ex chef du Gouvernement, appartenant à la région des Chaâmbi, avait, par contre, fait connaitre son point de vue dans un entretien Echourouk, donnant une lecture socio-économique à la crise tout en évacuant l’aspect communautaire.
Un autre ministre, mozabite d’origine sort enfin de sa réserve et accuse, dans un entretien à l’APS les barrons de la drogue et la contrebande d’exploiter le désarroi des jeunes pour déstabiliser la région”géographiquement stratégique qui constitue un trait d’union entre le nord et le sud du pays”.
Abdelwahab Bakli, ex ministre du tourisme et un notable de la population ibadite estime qu’à travers les affrontements à Ghardaïa, leurs auteurs, à savoir les barons de la contrebande, de la drogue et du crime transfrontalier “visent à saper les efforts de l’Etat en matière de surveillance des frontières marquées par une situation particulière ces dernières années en raison des tentions internes que connaissent des Etats voisins”.
La thèse de “la main étrangère” évoquée par certains acteurs politiques, partis et personnalité ne tient pas la route, selon lui. “Si c’était le cas, l’emblème national n’aurait pas été brandi dans les rues et quartiers de Ghardaïa depuis le début des évènements”, analyse t-il en interprétant la présence du drapeau lors des manifestations comme un signe de loyauté de la population ghardaouie aux composantes historiques et civilisationnelles de l’Algérie”.
L’ex-ministre du tourisme sous le gouvernement de Bélaid Abdeslam en 1992, puis membre de la Commission Issad, s’en est également pris à la presse pour sa couverture des événements.
“Certains médias notamment étrangers ont manqué de professionnalisme en donnant une importance disproportionnée aux évènements à travers des lectures et commentaires qui n’ont fait qu’exacerber la situation”, observe t-il, considérant que “le recours à des concepts médiatiques impropres tel que “conflit confessionnel” et “différend entre Malékites et Ibadites” » est inapproprié.
“La cohabitation entre ibadhites et malékites à Ghardaïa n’a jamais posé de problème et ce depuis la guerre de libération” ajoutera t-il.
“Les incidents ayant émaillée la ville de Ghardaïa sont pratiquement les mêmes qui se sont produits dans un passé proche dans certaines wilayas du pays mais à Ghardaïa la situation a été dramatisée par les médias et on ne sait pas pourquoi”, s’est-il encore demandé.
MBakli, tout en rendant un hommage aux forces de sécurité , n’a pas épargné les autorités dont il déplore l’incapacité”à traiter la crise dès son éclatement”, mais aujourd’hui, a-t-il expliqué “des indices montrent que la crise de Ghardaïa sera définitivement résolue grâce à la sagesse et la présence de l’Etat”.
Maintenant que le calme est de retour, l’ex ministre juge nécessaire “pour toute la population et les autorités locales de maintenir les facteurs à même de préserver le calme et éviter de verser dans la violence grâce et des solutions définitives”.