La situation reste encore tendue dans la commune de Berriane, à Ghardaïa, théâtre d’échauffourées et d’actes de vandalisme déclenchés le premier jour de l’Aïd. Hier, des centaines de personnes étaient sorties dans la rue pour manifester leur colère et leur indignation suite aux événements tragiques qu’a connus la région durant la fête de l’aïd.
« Le quartier Baba Sâad a été totalement saccagé. Des centaines de familles ont été contraintes de quitter leurs maisons. Ne trouvant pas où aller, elles occupent la rue », a indiqué un habitant de Berriane. Les affrontements se sont poursuivis dans la nuit de mardi à mercredi.
Les services de sécurité sont intervenus en force pour mettre fin aux affrontements. « Nous avons passé une deuxième nuit cauchemardesque, nous n’avons pas dormi. Nous sommes épuisés par ces hostilités », a-t-il ajouté. Plusieurs blessés, des arrestations et des saccages d’édifices ont été enregistrés durant les deux jours de l’Aïd. Pour sa part, le wali de Ghardaïa, Abdelhakim Chater, a annoncé « la réouverture de la RN1 à la circulation routière » et le « retour de la sécurité et du calme dans la commune de Berriane » après les derniers évènements. Lors d’une conférence de presse tenue hier au siège de la wilaya, il a présenté le bilan de ces évènements tragiques qui ont fait 44 blessés dont 33 agents des services de l’ordre. L’un d’entre eux a été atteint à l’œil et transféré à l’hôpital d’Ouargla.
L’intervention des services de l’ordre s’est soldée par l’arrestation de 18 individus et l’enquête est toujours en cours pour déterminer les circonstances de la survenue de ces évènements. Intervenant devant les notables et les représentants de la société civile de Ghardaïa, le wali a assuré que « l’Etat appliquera la loi contre les fauteurs de troubles et ceux qui tentent de mettre en péril la cohésion sociale dans la région ». Le bilan fait état également de 21 logements incendiés et de trois locaux commerciaux saccagés. Deux véhicules appartenant à la Sonelgaz ont été caillassés. Un bloc administratif, le laboratoire d’un CEM, un logement de fonction au sein d’une école primaire ont été détruits. Une opération de nettoiement a été déclenchée pour débarrasser la ville des débris et des traces d’incendie. Quant à la cause de ces incidents qui ont, de nouveau, secoué la commune, le wali a indiqué que c’est une dispute entre deux individus.
Les notables et les chouyoukh de la région ont tenu à dénoncer ce regain de violence et les actes de vandalisme, qualifiés de regrettables dans une conjoncture marquée par le déploiement d’efforts pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans la région. A l’issue de sa visite à Constantine, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé que le plus gros problème qui reste à régler au niveau de Ghardaïa est « de bannir le sentiment de haine qui s’est cristallisé entre les deux communautés ».
Nouria Bourihane
