Evénements du 8 mai 1945 à Béjaïa : Une stèle commémorative aux gorges de Kherrata

Evénements du 8 mai 1945 à Béjaïa : Une stèle commémorative aux gorges de Kherrata

Une stèle de six mètres de hauteur et de quatre mètres de largeur est en cours de réalisation. Elle sera inaugurée le 8 mai prochain, à l’occasion de la commémoration des événements du 8 mai 1945 durant lesquels plusieurs milliers d’Algériens furent exécutés et même précipités vivants du haut du pont Hinouze dans les gorges de Kherrata. “C’est pour exprimer la sympathie et le respect de l’entreprise Özgün, ainsi que de tout le peuple turc, à l’égard de l’État et du peuple algériens et de tous les combattants qui se sont sacrifiés pour la liberté durant les événements du 8 mai 1945, que nous avons décidé d’ériger à nos frais une stèle au lieudit pont Hinouze”, nous a déclaré Cenk Ilker, le directeur du projet de cette entreprise chargée des travaux de modernisation de la route des gorges de Kherrata. Et selon des sources bien informées, cette inauguration se fera en présence de plusieurs ministres qui effectueront, à l’occasion, le déplacement dans la région. On apprend aussi qu’une sépulture sera aussi réalisée au pied de cette stèle. Laquelle sépulture, composée de cinq tombeaux, recevra les ossements de cinq martyrs se trouvant actuellement au musée du Moudjahid à Kherrata. Ces ossements ont été déterrés, en présence des autorités locales, lors de la destruction de l’ancienne stèle pour les besoins des travaux de réalisation du nouveau pont, car il a été décidé en haut lieu de ne pas toucher à l’ancien pont Hinouze dans le souci de ne pas altérer les souvenirs et la mémoire de cet endroit chargé d’histoire. En outre, Özgün, qui a perçu une somme conséquente de ses situations de la part de la direction des travaux publics durant le mois de mars passé, veut accélérer la cadence des travaux pour livrer le chantier de modernisation des gorges dans sa conception initiale au début du premier trimestre de l’année prochaine. Pour cela, un premier tronçon d’un kilomètre et demi sera livré juste après l’Aïd El-Fitr, ce qui permettra d’entreprendre des travaux de maintenance d’une portion de l’ancien tunnel, qui présente actuellement beaucoup de lacunes telles le manque de visibilité et l’infiltration des eaux pluviales. La livraison d’un autre tronçon d’une longueur de 2500 m, prévue pour septembre prochain, en dépit du fait que les ouvrages d’art sur cette partie soient achevés, sera, quant à elle, sans doute compromise, car elle reste tributaire de la réalisation d’un nouveau tunnel, prévu sur cette partie de la route. Le creusement de celui-ci, d’une longueur de 378 m, n’a pas encore été lancé. Et que même l’entreprise, qui se chargera de sa réalisation, n’a pas encore été désignée pour le moment. Prévu initialement pour 28 mois, ce chantier risque de durer encore, en plus des difficultés liées au relief, d’autres problèmes entravent le bon déroulement des travaux comme la pénurie de l’acier de grand diamètre et surtout le retard dans le règlement des situations, ce qui a induit, de par le passé, des retards de paiement des salaires des ouvriers algériens et turcs.

S. Mohamadi