Evaluer les projets d’énergies renouvelables pour évaluer la demande

Evaluer les projets d’énergies renouvelables pour évaluer la demande
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L’émir du Qatar, Cheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani, a déclaré hier à Doha que les pays producteurs de pétrole doivent être informés des détails des projets des énergies renouvelables, développés par les pays consommateurs afin de mieux évaluer la demande sur le marché.

« Il ne faut pas développer ces sources d’énergie (renouvelables) sans informer les pays exportateurs de pétrole des détails de ces projets, qui aideraient à évaluer avec exactitude la demande pétrolière », a déclaré M. Hamad Bin Khalifa Al Thani, à l’ouverture des travaux du 20e Congrès mondial du pétrole (WPC).



La coopération entre consommateurs et exportateurs dans ce domaine est nécessaire pour permettre à ces derniers d’avoir une vision précise sur les investissements à effectuer, et dont le financement dépend souvent des fluctuations des prix de pétrole. Un manque de visibilité dans ce sens rendrait ces investissements improbables, ce qui risque de se traduire à l’avenir par un resserrement et une perturbation de l’offre, a dit , en substance, l’Emir du Qatar. « Il est inconcevable de demander aux pays exportateurs d’œuvrer pour satisfaire la demande mondiale en pétrole et en gaz, alors qu’en même temps, les pays consommateurs de ces énergies mènent actuellement des activités unilatérales qui accentuent les risques sur ces investissements », a-t-il ajouté.

L’émir du Qatar a noté à ce propos que le développement de ces énergies alternatives par les pays consommateurs ne doit pas être dicté par des raisons opaques comme celle « d’échapper au contrôle des pays producteurs » de pétrole et de gaz. Il relève aussi que le développement de ces énergies renouvelables dans les pays développés, qui font de la protection de l’environnement leur cheval de bataille, s’accompagne en parallèle par le développement du charbon qui est une énergie très polluante. Pour autant, il affirme que « les pays producteurs approuvent le développement de ces énergies, une opération qui doit se faire dans la transparence qu’il faut ». Les pays producteurs, dont la majorité sont des pays en développement, doivent aussi s’assurer que l’exploitation intensive de leurs ressources naturelles « ne doit pas conduire à l’avenir à un affaiblissement de leur croissance », a estimé l’émir du Qatar. Ces pays doivent préserver les droits de leurs générations futures, en exploitant une partie de la rente pétrolière et gazière au développement des énergies alternatives.

Pour atteindre cet objectif, ces pays auront besoin d’un transfert de technologie dans le renouvelable et de stratégies claires et prévoyantes en la matière, préconise Cheikh Hamad Bin Khalifa. Au plan de l’accès à l’énergie, l’émir du Qatar a noté que les pays producteurs et consommateurs doivent travailler ensemble pour relancer la croissance durable dans les pays frappés par la pauvreté énergétique. Cet objectif ne peut être atteint avec des décisions unilatérales visant seulement à assurer la sécurité de l’offre dans ces pays pauvres, a-t-il dit, appelant à élargir cette solidarité énergétique vers d’autres domaines comme la santé et l’enseignement. Evoquant la situation dans la région arabe, l’émir qatari a assuré que l’offre d’hydrocarbures des pays exportateurs arabes ne serait pas affectée par les troubles politiques dans certains pays de la région.

« Les événements dans la région arabe ont provoqué des inquiétudes concernant l’offre d’énergie. Nous pensons que l’offre va surmonter les crises au Moyen-Orient », a-t-il estimé, en réitérant son « engagement à maintenir l’offre de pétrole ». Les travaux du 20e Congrès mondial du pétrole se poursuivront cette matinée en session plénière qui sera animée notamment par Mohamed Bin Salah Al Sada, ministre qatari de l’Energie, Rostam Ghasemi, ministre du Pétrole iranien, et Mohamed Mohsen Al Busairi, ministre koweitien du Pétrole et président du Koweit Petroleum.

La délégation algérienne, qui participe aux travaux de ce congrès, est conduite par le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, qui animera la session ministérielle consacrée à l’Algérie, en présentant une communication sur les potentialités du secteur de l’énergie et des mines et les opportunités de coopération et de partenariat. Des rencontres avec les ministres des pays participant au WPC ainsi qu’avec les dirigeants de compagnies pétrolières et gazières sont également prévues dans l’agenda de M. Yousfi.

Hausse des cours en Asie (101,29 USD)

Le pétrole était en hausse lundi en Asie, dopé par la recrudescence des tensions géopolitiques impliquant l’Iran, l’un des tout premiers pays producteurs de brut, et ce malgré la crise dans la zone euro qui continue d’inquiéter les investisseurs, selon des analystes. Le baril de « Light Sweet Crude » (WTI) pour livraison en janvier prenait 33 cents, à 101,29 USD, et le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance s’appréciait de 48 cents à 110,42 USD.

« Les prix du brut (…) sont dopés par la recrudescence des tensions géopolitiques impliquant l’Iran », notait la maison de courtage Phillip Futures.

L’Iran a annoncé, dimanche, avoir abattu un drone américain RQ-170 « dans l’est du pays », frontalier de l’Afghanistan et du Pakistan. La Force de l’Otan en Afghanistan (Isaf) a admis qu’il pourrait s’agir d’un drone américain dont, selon elle, la trace a été perdue au-dessus de l’ouest afghan. Le marché attend par ailleurs des nouvelles de la zone euro après l’action concertée des grandes banques centrales mondiales la semaine dernière pour soutenir le secteur financier.

L’attention des investisseurs se porte sur le sommet européen des 8 et 9 décembre et le difficile leadership franco-allemand.

L’Allemagne insiste pour que le traité européen soit modifié afin d’ancrer dans le marbre une discipline budgétaire commune renforcée des pays de l’Union monétaire.

La France, en particulier, veut que d’autres sujets soient abordés, comme l’harmonisation des politiques fiscales, voire la question à terme d’euro-obligations, un système de mutualisation de la dette des pays de la zone euro. Vendredi, le baril de « Light Sweet Crude » (WTI) pour livraison en janvier avait gagné 76 cents à la clôture, à 100,96 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier avait terminé à 109,94 dollars sur l’Inter Continental Exchange (ICE), en hausse de 95 cents.