Européennes : Merkel et Sarkozy tentent de mobiliser l’électorat

Européennes : Merkel et Sarkozy tentent de mobiliser l’électorat

A une semaine des élections européennes, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont pris la plume, dimanche 31 mai, pour tenter de mobiliser les électeurs abstentionnistes et les eurosceptiques en appelant à promouvoir une « Europe forte qui nous protège ».

Dans un texte commun publié par Le Journal du Dimanche et Die Welt, les deux chefs d’Etat soulignent que cette Europe « forte » qu’ils souhaitent « ne signifie pas nécessairement toujours plus de compétences pour l’Union européenne, toujours plus de législation européenne ou toujours plus de moyens financiers ».

Les sondages donnent une confortable avance à la CDU d’Angela Merkel et à l’UMP de Nicolas Sarkozy, mais ils prédisent aussi une abstention record, un sujet d’inquiétude pour les classes politiques des deux pays.

La tribune commune de M. Sarkozy et Mme Merkel, leur deuxième intervention conjointe depuis le début de la campagne européenne, prône également la création d’ »une véritable régulation européenne dans le secteur financier ». « Sur les fonds spéculatifs, les paradis fiscaux, la rémunération des dirigeants et des opérateurs financiers, nous voulons une Europe exemplaire.

Nous n’accepterons pas que les exigences en capitaux et les normes comptables réduisent de manière injustifiée la capacité des banques européennes à prêter de l’argent », écrivent-ils, demandant au Conseil européen, qui se réunit les 18 et 19 juin, de prendre rapidement des décisions.

« Un élargissement illimité n’est pas possible »

Autres rendez-vous importants, la possibilité d’un nouveau référendum en Irlande – ils affirment faire « confiance aux Irlandais pour faire le choix de l’Europe » – et le sommet mondial sur le climat en décembre à Copenhague. Il faudra alors, selon les deux responsables politiques, « un accord mondial à la hauteur de l’enjeu ».

Mais ils soulignent que si l’Europe est seule à s’engager sur cette voie, il ne faudra pas hésiter à « prendre des mesures pour protéger l’industrie européenne ».

Enfin le cas de la Turquie est également abordé, mais indirectement. « Pour pouvoir agir, l’UE a besoin de frontières. Un élargissement illimité n’est pas possible », se contentent de souligner les auteurs, sans jamais nommer Ankara. Une position défendue à plusieurs reprises par le président français, et plus récemment pas son homologue allemande.

Au début de la campagne, Mme Merkel soulignait que « la position commune » de Berlin et Paris était « un partenariat privilégié pour la Turquie, mais pas une adhésion pleine et entière ».