EUCOCO 2018: dénoncer l’échec dans la résolution du conflit au Sahara occidental

EUCOCO 2018: dénoncer l’échec dans la résolution du conflit au Sahara occidental

La Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco 2018), prévue pour sa 43ème édition vendredi et samedi dans la capitale espagnole, Madrid, sera l’occasion pour les participants de rappeler la responsabilité de l’Espagne dans l’occupation marocaine du Sahara occidental et dénoncer l’échec des Nations Unies, de l’Union européenne et de la communauté internationale dans la résolution du conflit.

« Pour l’indépendance du Sahara Occidental. La responsabilité de l’Espagne et de l’Europe dans la solution », sera le slogan de cette conférence, qui coïncide, cette année, avec le 43ème anniversaire de la signature de la Déclaration de Madrid (14 novembre 1975), qui avait ouvert la voie à l’invasion marocaine des territoires sahraouis.

A cette occasion, les participants rappelleront à l’Espagne sa responsabilité concernant les violations commises par le Maroc depuis plus de 40 ans dans les territoires sahraouis, et demanderont également au gouvernement espagnol et à l’Europe d’ »assumer leur responsabilité vis-à-vis du peuple sahraoui ».

« Il est nécessaire que la célébration de cette Eucoco à Madrid soit une occasion pour assumer notre responsabilité comme pays, dénoncer l’échec des Nations unies, de l’Union européenne et de la communauté internationale en  général, qui appuient à de nombreuses occasions l’occupation marocaine du Sahara Occidental », indiquent les organisateurs dans un communiqué publié sur le site de l’Eucoco.

« Notre responsabilité persiste dans l’actuelle situation et conformément au droit international. Nous ne pouvons pas oublier que cet accord est nul  et non avenu, car il n’est pas légal de céder la souveraineté d’un territoire à décoloniser », ajoute le même texte.

Les assises de Madrid interviennent , rappelle-t-on, au lendemain du vote à l’ONU de la  résolution 2440, renouvelant pour six mois le mandat de la  Mission de l’ONU pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) mais aussi en prélude des prochains pourparlers à Genève entre le Front Polisario et le Maroc.

Les travaux de la conférence se tiendront en ateliers, principalement autour de quatre thèmes: « la situation politique », « les droits de l’homme », les ressources naturelles » et l’ »appui au développement de l’Etat sahraoui ».

L’évènement, notent les organisateurs, sera marqué principalement par la forte participation de l’Afrique et de l’Amérique Latine, du fait du rôle  « toujours plus important » joué par ces continents dans la recherche d’une solution définitive au conflit, mais aussi du fait de « leur engagement pour la justice, le droit et la légalité internationaux », précisent-ils.

Madrid pour exiger l’application des sentences de la CJUE                                                     

Par ailleurs, les intervenants auront, également, à aborder plusieurs thèmes notamment celui de « l’exploitation illégale des ressources du Sahara occidental par l’occupant marocain et des violations juridiques ».

En effet, la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) avait statué en décembre 2016, qu’aucun accord de commerce ou d’association avec le Maroc  ne pouvait être appliqué au Sahara occidental sans le consentement clair du peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario, tenant compte du fait que le territoire sahraoui a un statut « distinct » et « séparé » du Maroc.

Dans ce contexte, la conférence doit être mise à profit pour exiger  l’application des sentences de la CJUE, concernant l’exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental, par tous les pays de l’Union Européenne, et les inviter à participer « activement à la recherche d’une solution juste et définitive ».

Les récentes sentences du Tribunal de Justice de l’UE ont établi que le Maroc et le Sahara occidental sont des « territoires distincts et séparés, et que donc, l’accord de pêche proposé à la signature n’est pas applicable au Sahara occidental ni à ses eaux territoriales ».

L’avocat du Front Polisario, Gilles Devers, avait à chaque fois répété que « désormais, depuis les arrêts de la cour de justice de l’UE, les  entreprises européennes activant sur le territoire du Sahara occidental,  doivent soit négocier avec le représentant légitime du peuple sahraoui, le Front Polisario, ou cesser les activités et partir ».

Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non-autonomes, donc  éligible à application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de  l’ONU portant déclaration sur octroi de l’indépendance aux pays et peuple coloniaux, le Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique, est occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.