Après une brève accalmie, le spectre de la protestation plane à nouveau sur le ciel de l’Étusa. Les cadres syndicaux de l’entreprise observeront, à dater d’aujourd’hui, un sit-in devant le siège de la direction générale de l’entreprise.
C’est ce qu’a affirmé, hier, Mohammed Kharoub, secrétaire général du syndicat de l’entreprise, lors d’un point de presse tenu à la direction de Ghermoul, à Alger.
“Dès demain (aujourd’hui, ndlr), nous allons camper devant le siège de la direction générale à Alger et bloquer l’accès au DG et à ses collaborateurs”, a-t-il déclaré, avant d’ajouter : “Nous exigeons le départ de l’actuel DG et nous ne bougerons pas jusqu’à ce qu’on ait eu gain de cause. Comme nous demandons des poursuites judiciaires contre le directeur et ses collaborateurs.” En revanche, le syndicaliste a tenu à rassurer les usagers du transport en commun, en affirmant que seuls les 54 cadres du syndicat vont protester, le reste des travailleurs assureront le service.
“Nous refusons de faire grève pour ne pas porter de préjudice financier à l’entreprise et nous ne voulons pas léser les citoyens”, a-t-il précisé.
Le syndicaliste a fait savoir que ce mouvement a pour but de “dénoncer les agissements irresponsables du directeur général et ses collaborateurs.” Selon le SG, depuis la venue du nouveau DG, le déficit de l’entreprise est passé de 80 milliards de centimes à 260 milliards de centimes. “Le directeur et son entourage dilapident les biens de l’entreprise en bafouant toutes les lois, sans se soucier du bien ni de la société ni des travailleurs.” D’après le syndicaliste, les travailleurs ne demandent que leurs droits. Ainsi, le syndicat exige l’application de la convention collective dans son article 101 stipulant que le salaire de base ne peut pas être inférieur au SNMG, le point indiciaire, le profil de carrière des travailleurs et les faisant fonction. Le syndicaliste souligne que les travailleurs demandent, également, l’application de la convention collective dans son intégralité.
M. Kharoub souligne, par ailleurs, que le “DG n’a pas dit la vérité concernant le salaire, en affirmant que bon nombre de travailleurs ont un salaire de base inférieur au SNMG et que la convention collective n’est pas appliquée dans son intégralité”.
Le syndicaliste pointe également du doigt, les méthodes de recrutement et de promotion qu’il juge “douteuses et ne respectant pas les procédures dictées par la Fonction publique”. “La majorité des recrutements ont été effectués par clientélisme et favoritisme. Rares sont ceux qui sont passés par le biais de l’Anem”, précise-t-il. “Les promotions sont attribuées à des personnes dont l’expérience professionnelle au sein de l’entreprise ne dépasse pas les 3 années. Il y en a même qui ont bénéficié de deux promotions successives en une période très courte”, a-t-il conclu.
D S